Un nouveau parcours, élégant, raffiné et bucolique, vient de s’ouvrir à Versailles: le Domaine de Marie-Antoinette, souveraine éprise de nature et désireuse de se créer un havre de loisir et d’intimité, loin des fastes et du protocole étouffants de la Cour. Un domaine en cours de restauration, comprenant une douzaine de lieux magiques dont certains inaccessibles au public ou auxquels le visiteur n’avait accès qu’exceptionnellement et qu’il peut désormais découvrir.
Au cœur de ce domaine se trouve le château du Petit Trianon, cadeau de mariage de Louis XVI à son épouse qui le fit entourer d’un ensemble de jardins, buttes, rochers, rivière – tout un paysage artificiel recréant la nature et jalonné d’élégantes constructions. Le Belvédère, le Temple de l’Amour, le Pavillon Français, le Pavillon Frais, la Maison du Suisse (le gardien), le Hameau de la Reine, et LE bijou: le Petit Théâtre, sont les étapes de ce parcours intime.
Un vaste programme de restauration de ces lieux est en cours, en partie grâce au mécénat d’une société qui eut dès l’origine des liens avec Marie-Antoinette: la manufacture Breguet. Son fondateur, un artiste horloger suisse installé au XVIIIe siècle à Paris et dont les créations enchantaient la Reine, avait fabriqué une montre de poche unique comportant toutes les complications horlogères connues de son temps. Commandée pour elle en 1783 par un admirateur secret, elle ne fut achevée qu’en 1827, 34 ans après sa mort sur l’échafaud en 1793.
La mythique montre Marie-Antoinette, volée en 1983 dans le musée où elle était conservée, n’a jamais été retrouvée et la manufacture a entrepris de la reproduire à l’identique. L’écrin sera taillé dans le bois du célèbre «Chêne de Marie-Antoinette», le doyen des arbres de Versailles planté en 1681 lors de la création de ses jardins par Le Nôtre, fragilisé par une tempête dévastatrice en décembre 1999 et qui dut être abattu après la canicule de l’été 2003.
Le Petit Trianon, chef d’œuvre de l’architecture et du décor néoclassiques français, avait été construit entre 1763 et 1768 par Ange-Jacques Gabriel, premier architecte du Roi Louis XV qui le destinait à sa favorite, la marquise de Pompadour. Mais la marquise mourut (à l’âge de 43 ans) avant l’achèvement du château, et c’est la seconde favorite du roi, Madame du Barry, qui l’occupa jusqu’à la mort de Louis XV en 1774. Pour la jeune épouse de Louis XVI, c’était la résidence de campagne idéale et le Roi lui en offrit la clef avec un ruban orné de 531 diamants.