Dire que Toronto est une ville multiculturelle est devenu un cliché. Un cliché qui ne heurte aucunement la sensibilité des ses habitants, qui le répètent à l’envie. Et pour cause. Ne serait-ce que dans le domaine de la restauration, point n’est besoin de quitter la ville pour s’offrir un voyage gastronomique à l’échelle planétaire. Une absence fort remarquée, cependant, celle des Africains de l’Ouest, vient d’être comblée par l’ouverture d’un restaurant sénégalais, sis au 159 rue Augusta dans le quartier Kensington.
À la question de savoir les raisons qui l’ont poussé à ouvrir un restaurant, Amidou Goudiabi, le propriétaire, répond avec assurance que son but est de combler un vide.
La population africaine de la ville va grandissante. Et pourtant, en dehors des fêtes, rarement trouve-t-elle l’occasion de goûter aux plats du pays. Il ajoute aussitôt que la clientèle africaine n’est pas la seule visée. Il cite le cas de cette dame qui survenant par hasard devant le restaurant, y entra pour lui exprimer son heureuse surprise qu’un tel établissement existe.
Il y a en effet de nombreux coopérants canadiens qui, de retour des pays d’Afrique, éprouvent le besoin de satisfaire leur nostalgie autour d’un bon plat de riz Tieboudjen, Yassa (Sénégal), Mafe (Guinée, Mali), Aloco aux poissons braisés (Côte d’Ivoire) et j’en passe. Il peut aussi s’agir simplement du désir de rencontrer des ressortissants de ces mêmes pays.
Si la fonction première d’un restaurant est l’activité culinaire, il va sans dire que le restaurant La Teranga pourrait servir plusieurs objectifs. Nul besoin désormais d’attendre les fêtes pour se retrouver, sans qu’il s’agisse forcément de manger. Mais d’écouter de la musique du pays, de rencontrer des amis, des compatriotes. C’est justement ce qui justifie le nom du restaurant qui en Wolof, la langue nationale du Sénégal signifie «hospitalité».