Dans la collection Hamac, dirigée par Éric Simard, les Éditions du Septentrion arrêtent leur choix sur des textes de fiction profondément humains, des romans qui brillent par leur qualité littéraire. C’est certainement le cas avec Si tu passes la rivière, de Geneviève Damas. Ce roman demeure mon premier coup de cœur de l’année.
Geneviève Damas est Belge et son roman a d’abord paru aux Éditions Luce Wilquin. Il a remporté le Prix Rossel 2011 et le Prix des cinq continents 2012. L’univers de Si tu passes la rivière n’est pas sans nous rappeler celui du Torrent d’Anne Hébert ou d’autres œuvres issues de notre littérature comme La Fille laide d’Yves Thériault, par exemple.
Le narrateur est François Sorrente, un garçon de 17 ans qui n’a pas connu sa mère. Il sent qu’il est bête et nigaud, parce que son père le lui répète constamment, parce qu’il vit au milieu des cochons, parce que sa vie est toute petite, parce qu’il ne sait pas lire, parce qu’il ne connaît rien sauf son village, son cochon Hyménée à qui il parle et se confie.
La rivière, de l’autre côté de la ferme des Sorrente, exerce une force d’attraction; elle est là «où la vie vous entraîne et d’où l’on ne revient jamais plus pareil».
La sœur de François – est-ce vraiment sa sœur? – a défié l’ordre du paternel et a traversé la rivière pour ne plus revenir. Les frères de François – sont-ils vraiment ses frères? – vivent et travaillent dans l’ombre du paternel.