Un homme, une femme, un cheval…

Une pièce bilingue sans sur-titres, juste pour ajouter un niveau de difficulté

Sascha Cole dans le rôle de Lily et Frédéric Lemay dans le rôle d'Ellery, dans Hroses.
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Publié 21/02/2017 par Bianka Giuristante

Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre La Cité et L’Express.
Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre La Cité et L’Express.

 Bianka Giuristante est étudiante en journalisme à Toronto au collège d’arts appliqués La Cité.


Deux mondes complètement différents. Deux langues différentes. Deux familles différentes. Une rivalité. Un homme. Une femme. Un cheval. Une seule histoire d’amour… C’est la trame de la pièce bilingue Hroses : Outrage à la raison, de la Torontoise Jill Connell, au petit théâtre Waterworks de la rue Richmond ouest du 22 février au 4 mars.

Hroses (prononcez «horses») fait référence au cheval, l’élément symbolique de la rencontre entre Lily et Ellery. Cette tragédie a des parties françaises et anglaises, sans sur-titres. Après l’avoir présentée à Montréal devant un public qui maîtrise souvent les deux langues, jouer cette pièce à Toronto, devant un auditoire majoritairement unilingue anglophone, représente un plus grand défi.

«D’après moi, c’est certain que les personnes qui ne parlent qu’anglais ne comprendront pas les parties d’Ellery, qui s’exprime seulement en français», admet Jill Connell, auteure et metteure en scène, en entrevue à L’Express. «Par contre, c’est ce que je trouve intéressant, puisque ça laisse place à leur propre interprétation. Je suis excitée de voir comment le public réagira.»

Jill Connell
Jill Connell

C’est d’ailleurs ce qui lui a donné l’idée de volontairement faire une faute d’orthographe dans le titre. «Les mots sont une façon d’exprimer l’expérience d’essayer de comprendre. Tout comme Ellery et Lily tentent de se comprendre sans parler la même langue; tout comme le public anglophone essaie de comprendre le français.»

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Lily (interprétée par Sascha Cole) et Ellery (Frédéric Lemay) sont les deux seuls personnages de la pièce qui dure environ 90 minutes. C’est un très gros rôle et une très grande responsabilité pour les deux comédiens qui, selon Connell, font un travail exceptionnel. Elle permet aussi à ses acteurs de s’approprier la pièce et d’en faire des changements s’ils le sentent.

«C’est intéressant parce qu’ils sont complètement libres de changer certaines parties s’ils le désirent», continue la metteure en scène. «La pièce n’est jamais pareil de soir en soir.»

Le Waterworks n’est pas une salle traditionnelle. Hroses sera la première pièce de théâtre présentée à cet endroit, qui peut accueillir 60 personnes. La production doit créer son propre espace et ses propres décors, mais ça lui permet de créer son propre monde. Jill Connell veut «amener le public à un endroit où il n’aura pas d’attente».

Jill Connell a commencé à écrire le script de Hroses en 2009, pour ensuite commencer à travailler la traduction française avec Mireille Mayrand-Fiset. Pendant deux ans, des ateliers ont permis d’approfondir la pièce, qui a tourné à Ottawa et Edmonton, avant d’être présentée à Montréal et maintenant à Toronto.

À Edmonton, le critique de Gigcity a qualifié Hroses de «insensé et prétentieux», avertissant le public «qui aime les histoires cohérentes et les personnages dignes d’empathie» que ce n’est pas ce qu’on trouve ici. Plus prudent, le Cercle des critiques de la capitale (Ottawa) titre que Hroses «divise l’auditoire» et opine que «cette sorte de théâtre n’est pas pour tout le monde»…

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HROSES

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