Bianka Giuristante est étudiante en journalisme à Toronto au collège d’arts appliqués La Cité.
Deux mondes complètement différents. Deux langues différentes. Deux familles différentes. Une rivalité. Un homme. Une femme. Un cheval. Une seule histoire d’amour… C’est la trame de la pièce bilingue Hroses : Outrage à la raison, de la Torontoise Jill Connell, au petit théâtre Waterworks de la rue Richmond ouest du 22 février au 4 mars.
Hroses (prononcez «horses») fait référence au cheval, l’élément symbolique de la rencontre entre Lily et Ellery. Cette tragédie a des parties françaises et anglaises, sans sur-titres. Après l’avoir présentée à Montréal devant un public qui maîtrise souvent les deux langues, jouer cette pièce à Toronto, devant un auditoire majoritairement unilingue anglophone, représente un plus grand défi.
«D’après moi, c’est certain que les personnes qui ne parlent qu’anglais ne comprendront pas les parties d’Ellery, qui s’exprime seulement en français», admet Jill Connell, auteure et metteure en scène, en entrevue à L’Express. «Par contre, c’est ce que je trouve intéressant, puisque ça laisse place à leur propre interprétation. Je suis excitée de voir comment le public réagira.»
C’est d’ailleurs ce qui lui a donné l’idée de volontairement faire une faute d’orthographe dans le titre. «Les mots sont une façon d’exprimer l’expérience d’essayer de comprendre. Tout comme Ellery et Lily tentent de se comprendre sans parler la même langue; tout comme le public anglophone essaie de comprendre le français.»