Un hiver à Saint-Tropez

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Publié 15/03/2016 par Aurélie Resch

La ville qui vit naître Brigitte Bardot, le rendez-vous estival des milliardaires et des plaisanciers offre un visage plus nonchalant en hiver. Visiter Saint-Tropez hors saison relève d’un bonheur paisible fort appréciable pour qui veut changer d’air et de climat.

Il y a d’abord tout ce bleu qui aspire le voyageur depuis la route jusqu’au village de Saint-Tropez. Entre mer et ciel, la ligne est ténue. Une promesse de bains de soleil, de brasses en eau calme, de voiles qui brillent et de balades en mer qui s’étire tout le long du voyage.

Avec plus de 300 jours d’ensoleillement par an, les vacanciers de l’hiver jouissent d’un heureux climat, ni trop chaud ni trop froid, d’une belle lumière et de l’absence totale d’embouteillages sur les routes (ce qu’il faudra oublier une fois l’été venu).

Il est alors aisé de se rendre jusqu’au petit village de toits en tuile rouge et de s’adonner à ce qu’on aime le mieux. Farniente et Dolce Vita.

Le village typique, avec son entrelacs de ruelles pavées, ses façades ocre, ses bougainvilliers et palmiers, son clocher, charme le promeneur.

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Il fait bon flâner, acheter un fromage et des fruits au marché en plein air, s’arrêter sur une petite place où coule une fontaine, s’intéresser aux peintures et sculptures dans les ateliers (Saint-Tropez a traditionnellement attiré et soutenu de nombreux artistes, de Matisse à Signac), à la mode dans les boutiques branchées (cette mode décontractée chic qui fit fureur en France auprès des cinéastes de la Nouvelle Vague puis des Yéyés).

Un petit tour au Musée de l’Annonciade sera l’occasion d’une immersion dans la peinture avant-gardiste des peintres ayant séjourné à Saint-Tropez.

Le port de plaisance est un théâtre permanent avec ses yachts de luxe amarrés toute l’année et sa faune colorée qui se déploie au bord de l’eau ainsi qu’aux terrasses des restaurants. Chacun aura bien entendu envie d’aller sur la petite plage mythique où Brigitte Bardot trimballait sa moue ennuyée et enflammait les coeurs dans «Et Dieu créa la femme» de Roger Vadim. Il y aura bien sûr un passage obligé par la citadelle, monument incontournable de Saint-Tropez, qui rappelle que cette ville fut l’objet de convoitise de bien des pirates et barbares et qu’il fallut la défendre contre vents et marées.

Les amoureux de la marche opteront pour des circuits plus ou moins longs (de quelques heures à une journée) pour découvrir le littoral, les baies, le château Borelli ou s’aventurer jusqu’à la plage de sable blanc, surnommée Tahiti. Les amateurs de plages circuleront dans les environs à la recherche de leur paradis (tout à fait accessible en cette saison, nettement moins durant l’été).

Le temps s’étire et permet le repos, parfois interrompu par une baignade revigorante (ce n’est pas la mer des Caraïbes et il faut nager vigoureusement pour faire circuler le sang) parmi les locaux.

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Il y aura toujours le plaisir de la contemplation des voiles. Infatigables randonneuses des mers, on les voit, étincelantes, se disputer une course, emmener des visiteurs en sortie, traverser le golf jusqu’à la plage de Sainte-Maxime.

Il y a, en cette saison, une douceur de vivre qui rend indolent et qui invite à la sieste, à la méditation. On se souvient de l’écrivaine Colette et de son amour pour les plaisirs hédonistes. On ne peut que suivre ses pas, au fil des mots. Au fil de l’eau.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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