Carnaval de Québec: un pied de nez à l’hiver

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Publié 10/02/2009 par Charles-Antoine Rouyer

Le carnaval de Québec célèbre sa 55e édition cette année avec plusieurs nouveautés, dont le traîneau à chien, le ski Joring sur les plaines d’Abraham, aux côtés des classiques, défilé du carnaval, glissade des gouverneurs, concours de sculptures sur glace et palais des glaces, sans oublier la course en canot sur le Saint-Laurent glacé. Le tout sous la gouverne de l’éternelle mascotte joviale, un bonhomme de neige bien dodu, affichant son grand sourire, son bonnet rouge et sa ceinture fléchée: Bonhomme!

Pour 2009, dans la foulée des cérémonies du 400e de Québec l’an dernier, les organisateurs du carnaval ont décidé de revenir aux sources de la nature de l’événement, avec le thème de la Mascarade. L’objectif avoué est de poursuivre sur la lancée du 400e, tout en réaffirmant la vocation et l’identité personnelles du Carnaval, soit la fête pour profiter des joies de l’hiver plutôt que de subir la saison froide.

Le carnaval 2009 a levé le rideau le 30 janvier et entame sa troisième et dernière semaine, pour se terminer le dimanche 15 février, avec notamment le deuxième défilé, le samedi 14 février au soir.

Les masques étaient particulièrement présents cette année dans le défilé, pour évoquer le thème de la Mascarade. Place d’Youville, la mascarade est à son comble avec diverses animations de rue, amuseurs et autres échassiers et pour le plaisir des plus petits, un carrousel. En face du Parlement national et sa nouvelle fontaine de Tourny, le palais des glaces, aux murailles translucides balayées de faisceaux de lumière colorée, accueille diverses animations,

À l’extérieur des murailles de la vieille ville, le cœur des activités se retrouve sur les plaines d’Abraham, avec diverses activités de plein air notamment, qui rappellent que le programme du carnaval oscille entre activités urbaines et rurales.

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Quelle que soit la température (et le vent qui souffle depuis le Saint-Laurent et peut s’avérer bien souvent très mordant à Québec), la foule du week-end d’ici ou venue de loin, qui vient envahir le site, rappelle la gageure réussie du carnaval: faire un pied de nez à l’hiver, s’habiller en conséquence et s’amuser à l’extérieur!

Sur les hauteurs des plaines, les participants peuvent faire cette année des petites promenades en traîneau. D’autres peuvent grimper au sommet d’un échafaudage métallique et traverser toute la largeur du site des plaines d’Abraham, suspendus au câble métallique d’une tyrolienne.

Pour quelques émotions fortes en groupe ou en famille, le rafting ou «tubing» permet de dévaler l’un des trois grands toboggans de neige. Mais pour se faire décoiffer, c’est au pied du Château Frontenac qu’il faut aller, sur la promenade des gouverneurs. Les luges en bois très rudimentaires de la glissade peuvent atteindre plus de 70 kilomètres à l’heure en pleine descente.

Sur le site des plaines, la seule ombre au tableau pourrait être certaines banderoles d’une grande multinationale de l’agroalimentaire, un commanditaire, alors que les pratiques environnementales de l’entreprise et les pressions sur la nature pour produire toujours plus, tendent à mettre le climat en péril, et donc l’hiver que l’on célèbre ici…

Côté événements traditionnels, la course des tacots dans les rues enneigées de la vieille ville allie loufoquerie, compétition et imagination, lorsque ces bolides de toutes les formes glissent à toute allure.

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Mais c’est la course en canot qui s’impose comme le point fort du carnaval. Autre nouveauté cette année, les épreuves qualificatives pour la grille de départ se sont déroulées dans la basse ville, dans le quartier Saint Roch qui retrouve vie.

Le long de la rue Saint-Joseph, les 42 équipes, masculines et féminines, ont fait de la « trottinette contre la montre», propulsant sur la neige leur immense embarcation, une jambe dedans, une jambe dehors, comme sur les glaces du fleuve.

C’est ensuite dimanche 8 février que les équipes se sont élancées pour traverser aller-retour (deux fois pour les hommes), le fleuve Saint-Laurent, alternant glissades sur les glaces mouvantes et rames sur l’eau, entre courant du fleuve et marée montante, pour des conditions qui évoluaient à vue d’œil au fil de l’heure et demie de la course. L’équipe A du Château Frontenac a remporté la course, après avoir rattrapé son retard sur l’éternel rival, l’équipe du Château Laurier. Mais quel que soit leur résultat à l’arrivée, les concurrents et concurrentes ne peuvent qu’inciter l’admiration, pour une activité qui serait en passe d’atteindre le statut de sport extrême à part entière.

La manifestation phare du carnaval demeure toutefois le défilé. La procession de chars allégoriques décorés et encadrés de danseurs et autres figurants, a déambulé en basse ville, dans la banlieue de Charlebourg, le samedi 7 février. Bonhomme, sur son char décoré de masques, fermait la marche. Le second défilé, en haute ville, le long de la charmante Grande Allée notamment, se déroulera le soir de la Saint Valentin, le 14 février, à partir de 19 heures.

Cette année encore, le carnaval de Québec semble avoir remporté un franc succès, affichant une participation équivalente aux années précédentes, soit près de 750 000 participants prévus sur les trois semaines. D’ores et déjà, le taux d’occupation hôtelier a légèrement progressé cette année, quand d’autres villes affichent des baisses alors que le continent est confronté au ralentissement économique.

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Rappelons à ce titre que la vocation d’origine du carnaval était de nature économique. Des gens d’affaires ont redonné vie à l’événement en 1954, pour tenter de combler un creux dans la saison touristique, au plus profond de l’hiver.

En 2009, le budget du carnaval est de 8,3 millions de dollars pour des retombées économiques évaluées à 48 millions de dollars en 2008. Mais outre les commanditaires commerciaux, ce sont les 1 500 bénévoles qui permettent au carnaval de perdurer. Certains habitants de Québec s’impliquent ainsi depuis plus de 20 ans (pour une moyenne de huit années d’ancienneté chez les bénévoles.)

Les plus fidèles prennent même leurs vacances pendant le carnaval, pour offrir leur temps à Bonhomme et faire partager leur ville et leur hiver aux visiteurs. C’est dire l’esprit de fête qui règne dans la vieille capitale et qui permet effectivement de braver les rigueurs du froid et de profiter des «Jouâs de livayre»!

Renseignements :
Carnaval de Québec: www.carnaval.qc.ca, jusqu’au dimanche 15 février 2009. Office du Tourisme de Québec: www.expoquebec.com. À voir: Projection en 3D sur Champlain, Centre d’interprétation de la Place Royale www.mcq.org/fr/cipr/index.html

Ce reportage a été réalisé grâce à la collaboration de Tourisme Québec, l’Office du tourisme de Québec, le Carnaval de Québec.

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