Un documentaire qui plonge dans l’univers de l’école Étienne-Brûlé

Une école sans frontières

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Publié 09/02/2006 par Sophie Hautcoeur

Le 31 octobre prochain à 19h et à 23h, TFO diffusera le documentaire de Nadine Valcin, Une école sans frontières au cours de l’émission Panorama. Les plus curieux ont déjà pu voir le documentaire, qui plonge dans l’univers de l’école Étienne-Brûlé, mardi soir à la médiathèque de l’ONF. En attendant la projection télé, voici de quoi satisfaire votre curiosité.

Pour Nadine Valcin, réalisatrice, c’était comme retourner à l’école secondaire. Troquant son stylo pour son micro et prenant sa caméra en guise de cahier, elle a plongé dans l’univers des cours, des profs, des adolescents. Son devoir: montrer la vie de l’école secondaire francophone Étienne-Brûlé de Toronto. Dans le documentaire intitulé Une école sans frontières, tourné en 2004, Nadine Valcin donne la parole aux élèves immigrants ou réfugiés, issus de différentes cultures francophones. «Je les ai suivis pendant cinq mois à raison de deux, trois jours par semaine», confie la réalisatrice.

«J’allais en cours avec eux. Les premières fois la présence de la caméra les dérangeait un peu et puis ils ont fini par l’oublier. C’était comme si je faisais partie de la classe», ajoute-t-elle.

Toute une adaptation

Lorsque sa fille entre à l’école primaire, Nadine a l’idée d’explorer le système éducatif francophone en milieu minoritaire. À ce moment-là, l’ONF (Office national du film du Canada) lance un projet-pilote, le projet Citoyen sur les enjeux de l’éducation. Deux réalisateurs de Montréal et Nadine à Toronto doivent suivre un schéma différent de celui d’un documentaire ordinaire.

Les adolescents changent rapidement, il n’y a donc pas le temps de faire énormément de recherche ou d’établir un scénario avant de tourner. «Il fallait aussi utiliser une petite caméra digitale. Moi qui ai l’habitude de travailler en équipe, j’ai du apprivoiser tout ce côté technique. Mais c’est vrai que cela aurait été trop lourd d’avoir un caméraman et un preneur de son en plus dans une salle de classe. Et puis, de cette manière, j’avais plus de flexibilité dans les horaires et pour m’adapter à la vie de l’école», se souvient la réalisatrice.

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Entre l’anglais et le français

Elle capture la vie à Étienne-Brûlé en s’intéressant tout particulièrement à quelques élèves en classe de 12e.

Patrick, par exemple vient d’arriver à Toronto. Il compte sur Christian pour lui faire visiter la ville. Ce dernier va l’emmener dans le centre, le «shelter» qui l’a accueilli à son arrivée. Patrick se sent un peu perdu quand, dans les couloirs, la plupart des élèves s’expriment en anglais, une langue qu’il ne maîtrise pas encore.

«C’est souvent un clivage entre les nouveaux arrivants et les élèves qui sont là depuis plus longtemps. Il s’agit aussi d’une des batailles de la direction. Les élèves ont vécu dans un milieu francophone mais ce n’est pas parce qu’ils sont à Étienne-Brûlé qu’ils parlent beaucoup le français car à l’école ils écoutent surtout», explique Nadine Valcin. La vie de ces élèves immigrants ou réfugiés se concentre souvent autour de l’école. Christian avoue dans le documentaire qu’il n’aime pas tellement les périodes de vacances car Etienne-Brûlé lui manque.

Comme tout le monde

Au sein de cet établissement multiculturel, Nadine observe un respect de la différence, chacun comprend la culture de l’autre. Il y a aussi un mélange des classes socio-économiques. Chacun s’intègre et est intégré. Comme Jennylee, arrivée en même temps que la réalisatrice et qui craignait, le premier jour, de se retrouver toute seule à table le midi. Nadine la montre en train de peindre une murale dans les escaliers de l’école avec un autre élève : une intégration réussie. « C’est vrai qu’ils sont tous très attachants. Ce qui est frappant aussi c’est que ces adolescents veulent être comme tout le monde et que cette fois ils ont dû parler de leurs différences justement. Lorsque je leur ai montré le film certains ont découverts des choses sur les autres qu’ils ne savaient pas. Entre eux ils parlent de musique, de télévision, etc. mais pas de leurs problèmes », fait remarquer la réalisatrice.

L’adolescence

Elle montre également le travail de Bernard Lachapelle leur professeur de Français et conseiller d’orientation. Il connaît bien la population de l’école. Tous les nouveaux arrivants passent par lui et peuvent lui demander des conseils ou de l’aide. « Il est quelqu’un de très chaleureux qui les aide pour n’importe quoi, comme leur donner un billet d’autobus si besoin. Les étudiants l’aiment bien aussi. Il a tout un travail social », affirme Nadine à propos de l’une des premières personnes à l’avoir accueilli, elle aussi.

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Nadine remarque que les médias renvoient la plupart du temps une image négative des jeunes. Ils n’en parlent que lorsqu’il y a des problèmes. Et de conclure : « Je crois que l’on oublie ce qu’est être adolescent. »

Une école sans frontières, de Nadine Valcin, diffusée le 31 octobre à 19h et 23h sur TFO.

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