Un coup d’œil chez les modernes

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Publié 26/01/2010 par Gabriel Racle

Connaissez-vous Ingres et sa postérité? Avez-vous vu La Source ou L’Odalisque? Avez-vous visité l’exposition Inagres au Musée des beaux-arts de Québec? Le nom d’Alfons Mucha vous dit-il quelque chose? Et son association avec Sarah Bernhardt? Si vous répondez non à toutes ces questions ou à plusieurs d’entre elles, il est grand temps de jeter un regard chez les modernes.

Et nous y sommes grandement aidé par les Éditions d’art Somogy qui publient en magnifiques ouvrages les catalogues d’expositions, et en ce qui nous concerne, ceux des expositions consacrées à Ingres par le Musée des beaux-arts de Québec et le Musée Ingres de Montauban, et l’exposition consacrée à Mucha au Musée Fabre de Montpellier.

De tels livres d’art, connus comme catalogues, nous offrent de superbes présentations des œuvres des artistes, grâce aux technologies modernes de reproduction et d’impression, que l’on a tout le loisir d’étudier à son aise, ce qui est agréable et instructif. Et les textes qui les accompagnent sont une précieuse source de renseignements pour mieux connaître les artistes.

Ingres et les modernes

Ingres et les Modernes, c’est le titre des deux expositions tenues à Québec et à Montauban, la ville natale d’Ingres. L’idée originale de ces expositions était de montrer la modernité d’Ingres (1780-1867) en réunissant plus de 200 œuvres venues du monde entier, qui présentent des tableaux du maître, «commentés» par ceux d’artistes qu’il a influencés et qui témoignent d’une postérité que rien n’arrête.

De son côté, le livre Ingres et les Modernes (Somogy, 2009, 336 p., 400 illustrations) séduit par ses articles, sa riche iconographie, sa couverture agrémentée d’une image lenticulaire de La Source. Les chefs-d’œuvre d’Ingres sont placés en regard de ceux, respectueux ou impertinents, de ces Modernes, dont une courte biographie se trouve à la fin du catalogue: Francis Bacon, Dali, Chirico, Derain, Dufy, Marcel Duchamp, Juan Gris, Man Ray, Matisse, Miro, Picasso qui disait: «il est notre maître à tous»

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Des œuvres esthétiques et subversives, comme les célèbres nus, s’y trouvent: La Source, La Grande Odalisque, La Baigneuse Valpinçon, dont Man Ray a tiré le Violon d’Ingres, L’Odalisque à l’esclave, Le Bain turc, sans doute le chef-d’œuvre du maître, ainsi que des portraits et des peintures d’histoire. «Avec le talent, on fait ce qu’on veut. Avec le génie, on fait ce qu’on peut», disait Ingres.

Alfons Mucha

Et le talent est bien ce qui caractérise les œuvres de Mucha, un talent multiforme qui s’exprime dans de nombreux domaines. Le Musée Fabre de Montpellier a réuni une rétrospective unique du parcours de cet artiste tchèque, couvrant l’ensemble de sa production.

Artiste international et «fer de lance de l’Art nouveau», Alfons Mucha (1860–1939) a connu un succès fulgurant lors de son séjour parisien avec les affiches de théâtre qu’il a créées pour l’actrice Sarah Bernhardt. Il s’est servi de la grande taille que l’on reprochait presque à celle-ci, pour la mettre en valeur dans des affiches longilignes, comme Gismonda, La Dame aux camélias, Médée.

Alfons Mucha,

Paris, Somogy, 2009, 372 p., 500 illustrations, présente remarquablement cette exposition. «Sans la contrainte et les effets de l’ornement, la véritable grandeur artistique de Mucha se révèle dans les contours vigoureux et les couleurs retenues avec lesquels il a représenté, dans de vastes cycles, les chapitres sombres ou glorieux de l’histoire et des croyances de l’humanité.

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Dans un domaine plus intimiste, il a confié au papier ses angoisses et préoccupations personnelles sous forme de pastels et de fusains.» (Préface)

«L’exposition et le catalogue qui l’accompagnent font donc le point sur un artiste aussi prolifique et original que mal connu… rendant ainsi justice à l’œuvre d’un artiste ô combien subtil, maîtrisant les techniques, épris d’une créativité frénétique, d’un idéal élevé et pétri de raffinement.» (Jean-David Jumeau-Lafond, critique d’art)

En feuilletant les pages de ce livre d’art, on découvre le style Mucha, qui met l’accent sur les lignes et les formes. «La forme extérieure est un langage qui en appelle au sens», dit-il (Lectures on Art, faites aux É.-U. vers 1883).

D’où la précision des coups de crayon, sa maîtrise de l’arabesque, du trait et du décor, exprimée avec un égal talent dans une production consacrée aux arts décoratifs ou illustratifs, dessins, pastels, sculptures, objets d’art, bijoux, photographies, livres, affiches publicitaires ou dans des réalisations monumentales comme L’Épopée slave, 20 tableaux couvrant près de 1000 m2. Le catalogue en permet une vue d’ensemble variée et détaillée.

Pour tous

De tels livres complètent la bibliothèque des amateurs d’art chevronnés, et offrent à d’autres la possibilité de faire des découvertes et de s’initier agréablement à l’art pictural. De jolis cadeaux et chacun y trouve son miel.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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