Un ancien espace fréquenté par les amateurs de boulingrin (bowling sur gazon), le Clubhouse du nouvel East End Arts Space, dans le parc Riverdale, au sud de la station de métro Broadview, accueille ce mois-ci sa première pièce de théâtre, Human Animals, de la dramaturge écossaise Stef Smith, très pessimiste pour la planète et le genre humain.
La compagnie ARC du Torontois Christopher Stanton, qui s’était fait connaître par une autre histoire d’horreurs urbaines, Pomona, d’Alistair McDowall, présente Human Animals en première nord-américaine ici du 22 février au 16 mars. La pièce a tenu l’affiche du Royal Court Theatre de Londres en 2016.
La nature déréglée
Stef Smith imagine une ville surpeuplée où la nature est hors de contrôle: les souris rongent les murs, les pigeons sont malades et les renards envahissent les rues, provoquant des réactions des autorités qui aggravent la situation.
Stanton ramène ça aux «changements climatiques», selon lui «la crise la plus fondamentale de notre génération… alors que le sentiment d’urgence semble diminuer».
Six comédiens portent ce suspense grinçant, dont Arlen Aguayo-Stewart, comédienne trilingue qui détenait le rôle principal dans Les routes en février de Katherine Jerkovic, tourné en Uruguay, prix du meilleur film canadien au TIFF 2018.
Entretenir la pensée critique
Montréalaise travaillant surtout en anglais à Toronto depuis quatre ans, Arlen Aguayo-Stewart estime que le message de Human Animals porte moins sur le catastrophisme environnemental que sur le déficit de la pensée critique dans nos démocraties.