Les couleurs d’Haïti, les turquoises des images de Claudette Gravel. Samedi après-midi, la réalisatrice et animatrice de Radio-Canada, également peintre et auteure à ses heures, a enfilé sa casquette de photographe et de bénévole. L’opération est double: exposer des photographies de l’île et faire appel à la générosité du public. La moitié du prix des photos revient aux enfants d’Haïti. Des images à voir et à vous procurer au Centre francophone jusqu’au 28 février, dans le cadre du Mois de l’histoire des noirs. L’exposition s’intitule Turquoise-Photos d’Haïti.
Ils sourient et la fierté se lit sur leurs visages. «Je ne suis même pas certaine que cette femme avait de quoi nourrir ses enfants cette semaine-là», raconte Claudette Gravel en montrant la photo d’une famille qui pose devant son objectif. «Je suis allée au marché et je leur ai rapporté deux gros sacs de nourriture», se souvient-elle. Une photo prise à Terrier Rouge en 2002.
Lors de ce séjour de trois semaines, l’artiste rencontre la population et visite quatre classes préscolaires ainsi qu’une clinique médicale par l’intermédiaire de Sœur Marie-Eva Gaudet. Deux ans plus tôt, Claudette Gravel avait rejoint le groupe des religieuses de la Charité de Port-au-Prince et de Jacmel. Sans projeter d’en faire une exposition et parce qu’elle ne part jamais en voyage sans son appareil-photo, elle accumule les pellicules de souvenirs.
Des dons pour les enfants
«Et puis les gens là-bas n’ont pas toujours les moyens d’avoir des photos. Alors je pensais leur en faire cadeau et leur envoyer les clichés une fois développés», ajoute Claudette Gravel, habillée de turquoise.
Les photos s’avèrent très réussies et l’artiste pense alors à les montrer. Elle réalise que ces enfants jouant avec et devant l’objectif constituent la raison d’être de l’exposition. «Et ils ont plus besoin de l’argent que moi», rappelle-t-elle.
Le Consul honoraire d’Haïti à Toronto, Éric Pierre, a tenu à apporter son soutien à l’action de Claudette Gravel. Il a également rappelé, lors du vernissage samedi dernier, la nécessité d’aider les enfants des rues et les orphelins auxquels les gains de la vente de ces photos seront envoyés.