Trois groupes de pré-humains au même endroit

Il y a 2 millions d'années

Différents angles du fragment de crâne d'Homo erectus du site de Drimolen, en Afrique du Sud. Photo: Herries et al., Science
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Publié 08/04/2020 par Agence Science-Presse

Trois groupes de pré-humains, habituellement sans liens entre eux, ont partagé une région du monde à peu près à la même époque, il y a 2 millions d’années. C’est ce qu’a révélé une carrière d’Afrique du Sud, ouvrant une autre fenêtre sur notre passé.

Le premier est l’australopithèque — le seul des trois à n’avoir pas été retrouvé sur ce site, mais dont on sait qu’il parcourait entre autres l’Afrique du Sud, il y a 2 à 3 millions d’années.

Le second est l’Homo erectus, dont on a retrouvé un fragment de crâne. Erectus fut le premier de notre «famille» à quitter le continent africain, et on retrouve ses traces jusqu’en Asie.

Le troisième est le paranthrope (Paranthropus robustus), parfois appelé australopithèque robuste, dont les traces fossiles, uniquement en Afrique, commencent il y a 2 millions d’années.

Cousins proches ou lointains?

Puisque leurs chronologies respectives se chevauchent, il a toujours été pris pour acquis qu’ils avaient pu se croiser, mais les paléontologues n’avaient jamais trouvé autant d’indices qu’ils avaient vécu tous les trois dans la même région à la même époque.

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Et si Homo erectus a toujours été considéré comme faisant partie du «genre» humain, le débat persiste quant au statut qu’il faut accorder aux deux autres: ancêtres qui se sont fondus dans une lignée ayant conduit jusqu’à nous, ou cousins qui se sont éteints?

L’Homo erectus est-il celui qui a supplanté les deux autres ou est-ce le paranthrope qui a supplanté l’australopithèque? Deux questions qui se posent, d’autant plus que c’est dans cette région qu’on retrouve les toutes dernières traces connues de l’australopithèque.

Leurs morphologies étaient différentes — une mâchoire plus grande et un corps plus petit pour le paranthrope — ce qui implique un régime alimentaire différent, et ce qui pourrait avoir entraîné une adaptation différente aux changements climatiques.

Succès d’Homo erectus

Et les chercheurs ne peuvent pas faire l’impasse sur le fait qu’Homo erectus allait par la suite entreprendre une migration qui l’entraînerait en moins de 200 000 ans à l’autre bout du monde — une réussite inégalée, jusqu’à ce que l’Homo sapiens entre en scène.

On peut même alléguer que l’Homo erectus supplante — pour l’instant — l’Homo sapiens, considérant qu’il a survécu au moins un million et demi d’années. En comparaison, nous ne sommes là que depuis 200 000 ans tout au plus.

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Le site de Drimolen, au coeur de la recherche parue le 3 avril dans la revue Science, consiste en une carrière à l’intérieur de laquelle les premières fouilles remontent à 1994. Elle fait partie de la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.

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