Triste bilan en Turquie un an après la tentative de coup d’État

Réunion d'information en français d'Amnistie internationale Toronto ce jeudi

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Publié 10/07/2017 par l-express.ca

Il y a un an tout juste, le 15 juillet 2016, la Turquie connaissait une tentative de coup d’État. Amnistie internationale rapporte que, suite à cet évènement tragique qui fit près de 300 morts selon les autorités, le gouvernement s’est engagé dans une campagne de répression massive visant les fonctionnaires et la société civile.

Les personnes accusées d’être liées au mouvement Fethullah Gülen en ont été la principale cible, précise une porte-parole du groupe franco-torontois d’AI, qui organise jeudi à 18h30, à ses bureaux du 1992 rue Yonge, une réunion d’information sur la situation en Turquie. L’entrée est libre mais on demande aux intéressés de s’inscrire par courriel.

Détenu: le président d'Amnistie internationale en Turquie, Taner Kiliç.
Détenu: le président d’AI en Turquie, Taner Kiliç.

Le président d’Amnistie internationale Turquie, Taner Kiliç, a été arrêté le 6 juin dernier par la police en même temps que 22 autres avocats à Izmir. Et la semaine dernière, c’est la directrice de l’organisation, Idil Eser, qui a été arrêtée avec huit défenseurs des droits humains et deux formateurs qui participaient à un séminaire à Istanbul.

En tout ce sont plus de 40 000 personnes qui ont été placées en détention provisoire en l’espace de six mois d’état d’urgence. Et la situation est d’autant plus inquiétante que des éléments ont mis en évidence que des détenus avaient été torturés après cette tentative de coup d’État.

Persécution des Kurdes

Par ailleurs, cette année encore, les forces de sécurité ont commis en toute impunité des violations des droits humains, en particulier dans le sud-est de la Turquie, à population majoritairement kurde, où les habitants des villes ont été soumis à un couvre-feu en vigueur jour et nuit.

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Près d’un demi-million de personnes ont été déplacées dans le pays.

Répression des médias

Enfin, la Turquie s’est hissée cette année à la première place d’un classement affligeant: d’après le Comité pour la protection des journalistes, la Turquie est en effet le pays qui emprisonne le plus de journalistes au monde.

Détenue: la directrice d'Amnistie internationale en Turquie, Idil Eser.
Détenue: la directrice d’AI en Turquie, Idil Eser.

Depuis la tentative de coup d’État de juillet 2016, les universitaires, les journalistes et les auteurs qui critiquent le gouvernement risquent de faire l’objet d’enquêtes pénales, de poursuites, de manœuvres d’intimidation et de harcèlement et de censure.

Cette stratégie, qui s’ajoute à la fermeture d’au moins 156 organes de presse par décret exécutif pris sous l’état d’urgence, envoie un message clair et inquiétant et a de graves conséquences pour la liberté de la presse.

L’ampleur de la répression des médias par le gouvernement turc est telle qu’elle a été décrite par certains comme la «mort du journalisme».

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Migrants

Malgré ce triste bilan, l’Union européenne (UE) et la Turquie ont conclu un accord visant à empêcher l’arrivée dans l’UE de migrants en situation irrégulière. Cet accord a entraîné le renvoi de plusieurs centaines de réfugiés et de demandeurs d’asile, et l’UE a modéré ses critiques portant sur le bilan de la Turquie en matière de droits humains.

La réunion franco-torontoise de jeudi veut permettre aux participants de «comprendre la situation en Turquie et agir en faveur des droits humains dans ce pays». Plusieurs actions seront offertes.

Le gouvernement turque fait la vie dure aux médias indépendants.
Le gouvernement turque fait la vie dure aux médias indépendants.

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