Tous unis pour valoriser les accents

Symposium national sur la sécurité linguistique à Ottawa

Le symposium a rassemblé plus de 150 personnes.
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Publié 14/05/2019 par André Magny

Réunis à l’appel de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), près de 160 personnes s’étaient donné rendez-vous à Ottawa les 3 et 4 mai pour aller au-delà de la manière de s’exprimer afin de braquer les projecteurs sur la sécurité linguistique

Justin Trudeau a abordé en mars dernier à Radio-Canada la question de sa propre insécurité linguistique alors qu’il était ado. Il a convenu qu’il en avait souffert alors qu’il venait vivre au Québec et était inscrit au Collège Brébeuf de Montréal en secondaire 1. C’est une réalité que vivent bon nombre de francophones en situation minoritaire.

La présidente de la FJCF, Sue Duguay.

Stratégie nationale

Mais une fois abordée la question de l’insécurité et ce qui la cause, peut-être faut-il aller au-delà et trouver des moyens pour instaurer la notion de sécurité linguistique. C’est le pari qu’a voulu relever la FJCF.

La présidente de l’organisme pancanadien, Sue Duguay, définit le récent symposium comme étant l’avant-dernière étape «avant la rédaction d’une stratégie nationale sur la sécurité linguistique».

L’Acadienne rappelle qu’il y avait eu, bien avant le symposium, diverses rencontres ainsi que des questionnaires à remplir, afin de prendre le pouls des jeunes de la FCJF sur la situation. Déjà en 2014, lors de son assemblée générale, la FJCF s’était vu confier par la jeunesse francophone le mandat de définir la question de l’enjeu de l’insécurité linguistique.

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Les diverses interventions ou tables rondes de la fin de semaine ont été soigneusement colligées et enregistrées afin de déboucher sur la rédaction d’une stratégie nationale dans le courant de 2020.

Le directeur général de l’ACELF, Richard Lacombe.

Combat intergénérationnel

Mais la question de la sécurité linguistique va bien au-delà des 18-25 ans. Trésorier de la FCJF, Louis Roux habite en Colombie-Britannique. Ravi de sa participation à Ottawa, il estime que la rencontre de deux jours aura permis aux gens de tous âges de donner leur opinion.

Et puisque très souvent les Québécois sont nommés par les Franco-Canadiens quand il s’agit d’insécurité linguistique face aux premiers – moqueries sur l’accent, passage du français vers l’anglais en présence d’un franco, incompréhension face au fait qu’un Franco-Ontarien ou un Fransaskois puisse parler français – il faudra, selon Louis Roux, que la stratégie nationale soit aussi présentée au Québec le moment venu.

L’ACELF a profité de l’occasion pour lancer des outils sur la sécurité linguistique.

Fiches pédagogiques

Partenaire privilégié de la FCJF lors de ce symposium, l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF) œuvre activement dans le créneau de la construction identitaire francophone. Pour cet organisme franco-canadien dont le siège est à Québec, l’enjeu de l’(in)sécurité linguistique est un incontournable à aborder dans le milieu de l’éducation de langue française.

En fait, pour Caroline Boudreau, coordonnatrice de programmes au sein de l’ACELF, «toutes les initiatives visant à favoriser la sécurité linguistique sont saluées» par son organisme. Profitant du symposium, l’ACELF a d’ailleurs dévoilé trois nouvelles fiches pédagogiques traitant du sujet, qui sont disponibles sur son site.

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Un symposium qui a dépassé les simples doléances. Une rencontre qui aboutira sur du concret, un peu comme l’a mentionné Richard Lacombe à la fin de la rencontre sur le degré de satisfaction de son organisme face à une telle rencontre. «À l’ACELF, nous prenons l’engagement de miser sur le dialogue et la mise en commun des idées des jeunes et des intervenants scolaires pour développer des initiatives visant à favoriser la sécurité linguistique des francophones.»

Le symposium a rassemblé quelque 160 personnes.

Auteur

  • André Magny

    Journaliste à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

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