Toronto Balades, à la découverte des attractions de la métropole

Deuxième partie: le tourisme après la pandémie

Groupe Toronto Balades
Groupe de Toronto Balades devant la caserne de pompiers du quartier Yorkville.
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Publié 15/06/2020 par Michèle Villegas-Kerlinger

La semaine passée, on interviewait Corinne Baranger, fondatrice et PDG de Toronto Balades, une entreprise qui se spécialise dans le tourisme en français dans la grande région de Toronto et ses environs. Voici la suite de cette entrevue.

Où sont les ours polaires?

Je me souviens dans les premières années, j’avais reçu un groupe d’affaires à l’aéroport. On attendait que tout le monde soit arrivé et l’une des personnes du groupe est venue vers moi et m’a demandé: «Savez-vous où je pourrais voir un ours blanc?» Je ne sais toujours pas aujourd’hui s’il était sérieux ou non, mais je lui ai répondu que nous en avions de très beaux au zoo à l’extérieur de la ville.

Les Français qui viennent ici ont beaucoup d’idées préconçues sur le Canada. Certains touristes français croient qu’il fait très froid en tout temps dans tout le pays. Donc, il faut souvent expliquer qu’il peut faire aussi très chaud ici.

J’ai eu aussi un autre client qui était à Toronto pour quelques jours et il avait de la famille à Vancouver. Il m’a demandé s’il serait possible d’y aller pour passer la soirée. C’est une autre lacune pour ceux qui viennent de la France où les distances sont courtes entre les villes. En moins de dix heures, vous traversez le pays. Lorsque les Français arrivent ici, même s’ils ont été informés, c’est une adaptation.

Tourisme et protection de l’environnement ne font pas toujours bon ménage. Que faire pour promouvoir le tourisme écoresponsable?

Tout d’abord, il faudrait une prise de conscience du coût environnemental d’un déplacement touristique. La plupart des personnes qui voyagent n’en ont aucune idée.

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Je pense que c’est par une prise de conscience et une éducation que nous pouvons améliorer les choses. Il faudrait tout d’abord estimer une consommation de base. Nous savons que ce minimum ne serait pas partout pareil, mais on pourrait s’accorder sur une valeur. On vous dit tout le temps combien vous consommez, mais il faut bien vivre, d’où la nécessité d’établir un paramètre de référence.

Ensuite il faudrait inventer une signalétique internationale qui indiquerait le coût d’un déplacement, en avion, en voiture ou autre, un séjour dans un hôtel avec la consommation d’électricité, d’eau, etc. qui serait affiché avec le prix du voyage. Après c’est au client de choisir ses options en fonction du coût environnemental.

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L’étang Grenadier à High Park.

L’éducation, au Canada, elle devrait surtout se faire sur les milieux. Par exemple il n’est pas anodin de prendre un bateau pour aller voir des baleines. De multiples études ont démontré l’impact négatif que le bateau a sur la faune marine. Non seulement les hélices blessent de nombreux mammifères, mais leur bruit perturbe énormément la communication entre eux et cela à de nombreux impacts sur les populations.

C’est la même chose dans les forêts et les lacs. Ces milieux peuvent supporter une certaine quantité de visiteurs, mais, dans de nombreux endroits, nous avons largement dépassé le maximum.

Un autre problème préoccupant est les ordures que les touristes laissent un peu partout sans se préoccuper de ce qu’elles vont devenir. On le voit de plus en plus régulièrement, en particulier en montagne avec les campagnes de ramassage.

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Bien sûr, il faut aussi que les entreprises qui accueillent les touristes fassent le nécessaire pour minimiser leur impact environnemental, mais pour cela il faut pouvoir le mesurer. Des mesures existent déjà dans de nombreux hôtels: la non-utilisation du plastique, le remplacement optionnel du linge, l’utilisation de produits d’entretien naturels, etc.

La pandémie a frappé durement l’industrie touristique. Pouvons-nous la relancer chez nous?

Tout va dépendre des nouvelles règles qui vont être appliquées, en particulier pour le transport aérien. Si les avions doivent limiter le nombre de sièges occupés, tout cela aura un impact sur le prix du transport. De même, les mesures sanitaires imposées partout ont un coût qui sera répercuté sur le client.

J’ai lu récemment que l’Organisation mondiale du tourisme vient d’annoncer les directives pour la réouverture du tourisme. Bien sûr, cela va dans le sens d’une plus grande application des protocoles d’hygiène et de sécurité pour tout le monde et un encouragement pour les professionnels à se former en ligne. Et ce n’est que le début. D’autres mesures vont venir avec les gouvernements.

Pour le tourisme en général, cela va avoir un impact sur le tourisme de masse où, depuis quelques années, il était facile de voyager pour pas cher. Si les prix augmentent, les clients feront moins de voyages, mais demanderont une qualité supérieure et probablement des produits plus personnalisés qui rendront leur expérience plus mémorable.

La plage au nord de Centre Island.

Au Canada, c’est plutôt un tourisme axé sur la découverte. Les clients souhaitent visiter les différentes régions et optent pour des circuits. Ainsi peuvent-ils découvrir des sites comme les chutes du Niagara. Le Canada attire encore les touristes qui pourront bénéficier d’une expérience qu’ils ne vivront nulle part ailleurs. Donc, les clients intéressés par le Canada vont revenir si le gouvernement le permet.

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Pour cet été, on pense davantage à un tourisme local. Si l’on en croit un sondage réalisé par Robert Half Canada, la plupart des Canadiens ne pensent pas voyager cet été. Donc cette année, il va falloir penser tourisme local, des escapades de quelques jours pour se détendre.

Je pense que c’est peut-être le bon moment pour réadapter le marché et, en lien avec la question précédente, de repenser les produits proposés aux clients. En ce moment, les seules activités offertes dans les hôtels sont les piscines et les spas, sauf pour ceux qui sont près d’un lac en Ontario et qui offrent quelques activités de plein air.

Mais rares sont ceux qui proposent une activité manuelle ou culturelle. Il faudrait que les structures d’accueil, hôtels, chambres d’hôtes diversifient leur offre comme proposer la découverte de la biodiversité et des activités en lien avec la restauration de celle-ci.

Dernièrement, on a vu l’engouement pour les cours de cuisine, de fitness, de yoga et d’autres activités manuelles. Pourquoi ne pas offrir des séjours avec des ateliers ou des conférences, par exemple? Souvent les employés de ces structures ont des talents cachés. Pourquoi ne pas les mettre en valeur?

En parallèle avec ce tourisme classique, on parle beaucoup de mettre en place le tourisme virtuel qui permet de visiter des sites tout en restant dans son salon. Cela plaira probablement à une partie des clients, mais ce ne sont que des images et du son. À ce jour, il n’est pas possible de reproduire les odeurs, le vent ou la chaleur du soleil. Donc, le tourisme en personne a de l’avenir.

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Visites sur mesure

Que vous vous intéressiez à l’histoire, à la culture, à l’art, à la nature ou à l’écologie, Toronto Balades a quelque chose à vous offrir. Que ce soit une visite guidée traditionnelle ou une visite faite sur mesure, leurs services vous promettent une expérience mémorable et vous permettront de découvrir la belle région de Toronto et ses environs en français.

Pour tout renseignement, vous pouvez composer le 416-656-3355 ou écrire au [email protected].

Auteur

  • Michèle Villegas-Kerlinger

    Chroniqueuse sur la langue française et l'éducation à l-express.ca, Michèle Villegas-Kerlinger est professeure et traductrice. D'origine franco-américaine, elle est titulaire d'un BA en français avec une spécialisation en anthropologie et linguistique. Elle s'intéresse depuis longtemps à la Nouvelle-France et tient à préserver et à promouvoir la Francophonie en Amérique du Nord.

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