Tinariwen enflamme le Mod Club

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Publié 04/12/2007 par Jacques Touré

Le groupe de musique Tinariwen s’est produit mardi dernier au Mod Club de Toronto. Ce concert qui se déroulait à guichets fermés n’a pas déçu les nombreux mélomanes qui ont fait le déplacement.

Le groupe Tinariwen connaît en ce moment un regain de popularité. La tournée mondiale qu’il effectue en est la preuve. Et pourtant, il y a seulement deux ans, lorsqu’ils ont joué ici à Toronto, ils avaient eu droit juste à une réaction polie.

Un véritable contraste avec la chaude ambiance qui a régné dans la salle du Mod Club la semaine dernière. Il s’agissait cette fois d’un public averti, qui n’a pas caché son affection pour ce groupe venu du désert du Sahara.

Pour l’occasion, ils n’étaient que cinq. Certains membres, semble-t-il, sont réfractaires aux longs voyages. Et la seule dame du groupe n’a pu être du voyage car elle vient d’avoir un bébé. Mais à peine pouvait-on s’apercevoir que le groupe n’était pas au grand complet. Vêtus de grands boubous, enturbannés comme à l’accoutumée, ils ont offert au public, à travers leurs rythmes chauds et envoûtants, un voyage à travers le désert. Ce qui a fait oublier le temps du concert les dures réalités de l’hiver naissant.

Une dame qui les écoutait pour la première fois a confié que cette musique lui rappelait la musique du sud des États-Unis, le blues notamment. Une impression largement partagée par certains critiques. D’autres par contre décrivent cette musique comme étant le rock and roll du désert. Il faut dire à ce sujet que le groupe doit en partie sa renommée internationale au groupe new-yorkais Radiohead qui sans doute a senti avec lui certaines affinités.

Tinarwen est le pluriel de désert dans la langue Tamashek, la langue que parlent les Touaregs, peuple dont est issu ce groupe. On le retrouve dans la région désertique que se partagent le Niger, l’Algérie, la Libye et le Mali.

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On entend très peu parler d’eux sauf lorsqu’ils se soulèvent pour réclamer de leurs gouvernements une amélioration de leurs conditions de vie. C’est le cas en ce moment au Niger. Les Touaregs du groupe Tinariwen, eux, viennent du Mali.

Ils sont d’anciens combattants, rebelles diront certains, mais qui ont décidé pour se faire entendre, d’user d’armes d’une tout autre nature : la musique. Selon Eyagou Ag Leche, l’un des membres «la musique est une arme qui ne fait de mal à personne. Tout au plus, si vous ne l’aimez pas, vous n’avez qu’à ne pas l’écouter.»

S’il est vrai que les Touaregs du Mali ont vu leurs conditions de vie s’améliorer nettement depuis les derniers accords de paix signés avec le gouvernement de leur pays, leur musique est toujours empreinte de militantisme.

Leur dernier album, dont ils ont joué plusieurs morceaux le mardi dernier, s’intitule Aman Iman, qui signifie «l’eau, c’est la vie». Ce qui peut paraître d’une évidence presque banale, sauf pour ceux qui vivent dans le désert.

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