Théâtre physique au festival Fringe

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Publié 02/07/2008 par Vincent Muller

La nouvelle pièce de Question Company, intitulée You Mean Now sera jouée lors de 7 représentations durant le festival Fringe, le plus important événement de théâtre de Toronto. Ce festival, qui aura lieu du 2 au 13 juillet prochain, fête son vingtième anniversaire. Cet événement permettra aux spectateurs de découvrir 800 artistes venant de l’Ontario, du Canada et de l’étranger pour un tarif n’excédant pas 10 dollars par billet.

La compagnie théâtrale Question Company, crée par Julia Gray et Liz Pounsett, a mis en place, avec plusieurs acteurs, une pièce de théâtre physique sur le thème du temps.

Liz Pounsett, qui a suivi des cours de théâtre dans une école parisienne, nous a accordé un entretien pour nous parler de sa compagnie, du concept de théâtre physique et de la pièce You Mean Now.

Comment et dans quel but a été crée la Question Company ?

Après avoir travaillé 10 ans avec Julia Gray nous avons créé la Question Company en 2004 car nous voulions formaliser notre but. Nous voulions faire un théâtre physique qui pousse les limites en créant un espace nouveau à l’intérieur et à l’extérieur du théâtre en recherchant des thèmes qui impliquent la communauté. Nous avons déjà fait une représentation racontant la ville et la lutte quotidienne des gens en plein centre-ville sur King & Bay.

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À ce propos, pouvez-vous nous parler de vos dernières représentations?

La Question Company a fait une petite pause puisque j’ai passé deux ans à Paris à l’école Lecoq pour me perfectionner en théâtre physique. Nous reprenons cette année avec la pièce You mean now qui est une pièce de théâtre physique sur le thème du temps, plus précisément le moment dans la vie où l’on prend conscience du temps qui passe. C’est un thème qui m‘était très personnel, j’ai perdu ma grand-mère il y a peu de temps, et cela m’a beaucoup fait réfléchir sur cette question du temps qui passe.

Vous parlez de théâtre physique, quelle est la particularité de ce type de théâtre?

Il s’agit en fait d’un théâtre sans décors où les acteurs créent eux-même l’environnement par le mime, le mouvement abstrait. C’est un environnement dynamique crée avec le corps. Les costumes sont utilisés également, mais dans une moindre mesure.

Pouvez-vous nous en dire davantage sur le thème de la pièce?

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La pièce évoque la prise de conscience du temps qui passe, la difficulté pour beaucoup de gens de prendre conscience de l’instant présent. Le but est de faire réfléchir les spectateurs sur ce thème. C’est une remise en question de l’espèce humaine à travers la vie de simples individus comme vous et moi.

On arrive en effet à une époque où l’on a accumulé beaucoup de connaissances dont on ne sait pas toujours quoi faire, on a souvent l’esprit tourné vers le futur sans savoir de quoi il sera fait, alors qu’on ne se préoccupe peut-être pas assez du moment présent. J’ai beaucoup de sympathie pour l’espèce humaine et j’ai voulu montrer qu’il est à la fois important mais difficile de passer outre nos histoires personnelles. On peut faire des choix pour changer nos vies et sortir d’un cercle destructif mais on peut également se perdre dans la vie sans même avoir pu faire des choix.

Ce thème semble donc relativement philosophique…

Ce n’est pas une histoire sérieuse ou sombre, la pièce est pleine de moments ludiques et bizarres. Comme l’indique son nom, la Question Company commence par poser des questions. Cette pièce est donc pleine de questions, mais cela amène à des situations comiques.

Comment définiriez-vous cette pièce?

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On pourrait dire que c’est une tragicomédie, c’est un mélange de mélodrames équilibré avec du clown absurde. Ceci avec la volonté d’impliquer les spectateurs, leur imagination, en évoquant des questions actuelles. Il y a peut-être une approche philosophique au départ mais sans jamais oublier le divertissement.

Comment a-t-elle été crée?

J’ai apporté le thème, mais la création de la pièce est le résultat d’un travail d’équipe avec les comédiens Lori Nancy Kalamanski, Tim Machin et Jillian Rees-Brown qui ont écrit et recherché les personnages. Pendant deux mois, on a travaillé à plusieurs.

Chacun a apporté ses idées. La pièce est donc le résultat de multiples influences de théâtre physique. Caroline Azar, metteur en scène nous a rejoint vers la fin pour la coordination de la pièce et nous a apporté une aide précieuse.

Quels sont vos objectifs futurs?

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Notre objectif est de continuer à travailler avec les gens, à faire vivre l’imagination du publique en s’amusant.

On pense éventuellement à créer une trilogie passé-présent- avenir. Il y aussi des idées de création mêlant thérapie et théâtre toujours en engageant la communauté. Mais ce n’est qu’à l’état d’idée pour l’instant.

Qu’espérez-vous à la suite de votre participation à ce festival?

La participation au festival Fringe ne peut qu’être positive puisque c’est un festival reconnu donc cela pourrait augmenter notre notoriété. Nous allons retrouver aussi des gens de la communauté artistique et rencontrer du monde. Peut-être que cela ouvrira des portes pour d’autres représentations de la pièce You Mean Now.

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