C’est Yvon Deschamps qui expliquait le pouvoir de l’image, ce qui fait la force de la télévision par rapport à la radio, en disant: «on veut pas le sawouère, on veut le wouère»…
C’est pour cette même raison qu’un incident local de violence policière ou un problème mondial comme celui des réfugiés n’arrive à scandaliser une majorité de la population qu’après la diffusion d’une vidéo prise sur le vif avec un téléphone ou la photo d’un enfant noyé sur une plage…
On pourrait dire la même chose du théâtre, selon le dramaturge Robert Marinier, pour qui l’erreur de débutant la plus répandue dans ce domaine est de mettre en scène des personnages qui nous racontent ce qui leur est arrivé et ce qu’ils ont ressenti, plutôt que nous le montrer en jouant l’histoire en question.
Pas de monologue svp
«Le théâtre, ce n’est pas du monologue: c’est à travers l’action et les dialogues entre les protagonistes qu’on doit finir par comprendre l’histoire», a-t-il souligné lors d’une table ronde sur «la vitalité de la dramaturgie franco-ontarienne» qui suivait, le 5 septembre au Théâtre Glendon, la présentation de la pièce AmericanDream.ca du théâtre La Tangente.
Et écrire de l’action et des dialogues, c’est plus difficile qu’écrire du monologue, poursuit Robert Marinier. C’est même ce que l’auteur de L’Inconception, des Rogers et de L’Insomnie trouve le plus difficile, comparé à la mise en scène et au travail de comédien.