The Story of Us: des excuses ne suffisent pas

Le fondateur de la Nouvelle-France, Samuel de Champlain, n'est jamais aussi propre que les commandants britanniques dans la série de CBC.
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Publié 12/04/2017 par l-express.ca

Considérant les erreurs historiques et omissions dans la série Canada: The Story of Us, la CBC doit faire plus que s’excuser. Cette production ne devrait même pas être mise à la disposition des écoles.

C’est ce qu’estime la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, qui «prend acte» des excuses présentées cette semaine par le président de CBC/Radio-Canada, Hubert Lacroix, mais qui réclame davantage pour «corriger le tir».

«Si on se fie aux deux premiers épisodes, les jeunes apprendront que les premiers Français à s’établir au pays étaient malpropres, y compris Samuel de Champlain; qu’aucun explorateur ne s’est rendu au-delà des Grands Lacs avant l’arrivée des Britanniques; et ils ignoreront que l’Acadie a joué un rôle dans la fondation du Canada. C’est grave, quand on y pense!», déclare la présidente du lobby politique francophone hors Québec, Sylviane Lanthier.

Les premiers ministres du Québec et de la Nouvelle-Écosse ont formellement protesté auprès du diffuseur public. Entre autres omissions, The Story of Us passe sous silence l’établissement de Port Royal, première colonie française en Acadie en 1605 (détruite par les Britanniques en 1613), et, plus grave encore, la meurtrière Déportation des Acadiens en 1755.

«CBC dit vouloir ‘ouvrir la conversation’ avec un ‘débat web’. Or cette conversation, c’est à l’intérieur même de la série qu’on aurait dû la retrouver», dénonce Mme Lanthier.

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La compagnie de production a confirmé que la série avait été produite uniquement à l’intention d’un public anglophone, dit-elle. «Or, comment peut-on créer un dialogue porteur d’unité en présentant une seule perspective sur plusieurs des faits marquants de l’histoire du pays? CBC nous dit-elle qu’elle a une perspective historique ‘anglophone pour les anglophones’ et ‘francophone pour les francophones’?»

La FCFA s’inquiète que le «débat web» proposé par la société d’État ne permettra pas de corriger le tir là où il devrait l’être: «dans le contenu même de la série, qu’on dit destinée aux cours d’histoire dans les écoles du pays».

La FCFA encourage la CBC de faire en sorte que ceux et celles qui ont été oubliés ou mal représentés dans la série Canada: The Story of Us «puissent faire entendre leur voix à une heure de grande écoute», par exemple au moyen d’entrevues avec des leaders et historiens acadiens, francophones et autochtones ayant un autre point de vue des moments spécifiques de l’histoire du Canada. «Ces entrevues pourraient être diffusées après chaque épisode et affichées sur la page Web de la série sur le site de CBC».

Si la série finit par être distribuée aux écoles, ces ajouts pourraient aussi être incorporés au matériel, suggère Mme Lanthier.

Le site national de Port-Royal, en Nouvelle-Écosse, comprend une réplique du fort français érigé en 1605.
Le site national de Port-Royal, en Nouvelle-Écosse, comprend une réplique du fort français érigé en 1605.

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