Tft: une pointe de baume au coeur

Des fraises en janvier en avant-première

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Publié 19/02/2008 par Aline Noguès

Pauvres de nous, frères humains. Perdus dans nos contradictions, engoncés dans nos préjugés, embourbés dans nos rêves d’enfants, nous ne sommes pas toujours très dignes de la tâche que nous nous assignons: être plus malin que les autres, moins conventionnel, moins… médiocre.

La pièce d’Évelyne de la Chenelière aurait pu être amère, elle ne l’est pas, au contraire! Elle nous révèle une poignée de personnages qui nous ressemblent, dans leurs faiblesses, leurs contradictions et leurs rêves.

Présentée en avant-première le 13 février dernier, la pièce Des Fraises en janvier a certainement touché une corde sensible chez le public. Malgré un début un peu lent – dû au texte, à l’interprétation ou au rodage inévitable qu’est une avant-première? – la pièce a rapidement trouvé son rythme, un rythme enlevé où l’on se donne la réplique du tac au tac, passant subitement du rire aux larmes.

Quelques scènes après le «lever de rideau», les quatre acteurs (Patricia Marceau, Djennie Laguerre, Manuel Verreydt et Michel Séguin) se sont donc finalement approprié la pièce, quittant leur peau de simples personnages pour devenir réellement Sophie, Léa, Robert et François.

Chacun poursuit un idéal (de femme, d’homme, de couple) et rejette les conventions, les traditions (l’engagement, le mariage, la grande famille). L’humain est volontiers prompt à la critique, prompt à dénoncer la médiocrité et les faiblesses d’autrui sans voir que lui-même ressemble fort à ceux qu’il dénonce.

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Et ces quatre personnages que nous avons sous les yeux étalent sans même s’en rendre compte leurs propres contradictions, leurs espoirs, leurs faiblesses et toutes les histoires qu’ils se racontent… Ainsi, Sophie continue de jouer, comme le lui fait remarquer Léa, «la madame heureuse et comblée».

Loin de porter un regard désabusé ou méprisant sur les petites lâchetés humaines, sur l’idéalisme naïf de ses congénères, Évelyne de la Chenelière s’en moque tendrement.

Elle semble s’en donner à coeur joie, tout comme les quatre acteurs, comme pour nous dire: «Voilà ce que nous sommes, nous, pauvres êtres humains, c’est ainsi, immuable, et mieux vaut en rire qu’en pleurer!»

Bien sûr, il est question d’amour dans cette pièce, mais pas seulement. Il y est question, sans dramatisme excessif, de la facilité avec laquelle nous jugeons autrui en fonction de son statut professionnel ou des paroles vides et convenues que l’on ne peut s’empêcher de prononcer de temps à autre sur la maigreur des mannequins ou la faim dans le monde…

Outre la nervosité du texte et sa belle interprétation de la part des quatre comédiens, on soulignera la qualité de la mise en scène ainsi que l’ingéniosité des décors qui, bien que simples d’apparence, permettent de passer en un clin d’oeil d’un lieu à l’autre – salle de classe, laverie, café, chambre à coucher ou salon – donnant ainsi encore plus de dynamisme à la pièce entière.

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Des fraises en janvier sera présenté jusqu’au 24 février.

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