Télévision: immigration dans le Grand Nord, téléréalité écolo et femmes d’exception

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Chronique télévision ce mois-ci: des Noirs au Nunavut; un concours de décarbonation; les luttes des femmes pour leurs droits.
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Publié 15/10/2025 par Camille Langlade

Au menu de la télévision francophone ce mois-ci: un documentaire sur l’intégration des personnes noires immigrant au Nunavut, une téléréalité décarbonée et des portraits de femmes francophones qui ont marqué l’histoire.

Noir sur blanc

En 15 ans, la communauté africaine et caraïbéenne est passée de 5 à 500 personnes à Iqaluit, au Nunavut. Le documentaire Noir sur blanc, sur TV5Unis, suit le quotidien de cinq nouveaux arrivants et arrivantes qui ont fait le choix, comme nombre de leurs compatriotes, de s’établir dans le Nord.

Pourquoi? «C’est calme», «il y a moins de pression» – et moins d’impôts – et des emplois, répondent les différents intervenants. L’un d’entre eux assure même que si l’«on arrive le matin, on trouve un travail l’après-midi».

Ces personnes occupent une panoplie de fonctions: du pompier à l’infirmière, en passant par le chauffeur de taxi et l’enseignante.

Mais si les offres d’emploi ne manquent pas, les logements oui. La crise n’épargne pas le territoire, alors que de nouvelles personnes immigrantes arrivent chaque semaine. Un intervenant évoque un salaire à 80 000 $ l’année, un autre, un loyer à 3 500 $.

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Au total, plus d’une vingtaine de pays sont représentés à Iqaluit, au Nunavut. Photo: Unis TV

Le documentaire s’attache également à mettre en lumière les similitudes entre les valeurs des Inuit et celles des communautés africaines, comme le respect des aînés, le sens du partage, le lien avec la nature, mais aussi une expérience commune de la confrontation au racisme.

Les nouveaux arrivants et arrivantes s’attachent à apprendre l’inuktitut pour s’intégrer et pouvoir échanger avec les Autochtones et par signe de respect. Car comme le rappelle un des jeunes interrogés: «C’est leur terre.»

Deux Inuit s’expriment d’ailleurs face à la caméra et disent voir d’un bon œil l’arrivée de ces populations. Même si, à travers un autre témoignage, on perçoit que ces relations peuvent aussi être ambivalentes et complexes.

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Pablo Pena Gomez est gestionnaire du Franco-Centre à Iqaluit. Il vit au Nunavut depuis environ six ans. Photo: Unis TV

C’est peut-être là l’écueil du film: il tend à occulter les tensions et les défis qui peuvent exister au sein de la société nunavutoise. Comme si parfois, tout semblait trop beau pour être vrai.

L’ensemble permet néanmoins de découvrir une réalité sans doute méconnue de nombreux Canadiens et Canadiennes, et d’en apprendre davantage sur les dynamiques qui animent la communauté francophone du Nunavut, vibrante et vivante.

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Les Décarbonés

Réparer des objets destinés à la poubelle, se déplacer à vélo, construire à partir de matériaux récupérés, organiser une fête zéro déchet… Ici, pas de rendez-vous galants, de survie sur une île ou de concours culinaire: chaque semaine, les participants et participantes au concours Les Décarbonés s’affrontent au nom de l’environnement. Plutôt original.

Les juges, Alex Perron (humoriste, animateur et acteur) et Louise Hénault-Ethier (docteure en sciences de l’environnement), évaluent ensuite les performances et attribuent des points. Seuls les écogestes les plus créatifs seront récompensés, avec à la clé un prix d’une valeur de 50 000 $.

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L’animatrice Korine Côté et les juges des Décarbonés Louise Hénault-Ethier et Alex Perron. Photo: Unis TV

Animée par l’humoriste Korine Côté, cette nouvelle téléréalité espère encourager les auditeurs et auditrices à réduire leur empreinte carbone. La production de l’émission se veut elle-même verte.

C’est ludique, et inspirant. Entre les boutades de Korine Côté et Alex Perron, les explications scientifiques de Louise Hénault-Ethier et la compétition, le tout forme un bel équilibre. Dommage que les juges ne soient pas sur place, aux côtés des candidats et candidates, lors de certaines épreuves.

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Une des épreuves consiste à réparer des objets pour leur donner une seconde vie. Photo: Unis TV

Cela fait plaisir de voir à l’écran des personnes allumées par l’écologie plutôt que par leur apparence ou leur sens du drame.

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À voir à partir du 16 octobre, puis tous les jeudis à 20h sur Unis TV et sur TV5Unis.

Rebelles

La série d’animation Rebelles, en sept épisodes, redonne voix à des femmes canadiennes trop souvent oubliées par l’histoire officielle. Parmi elles: Diane et Béatrice Desloges, deux enseignantes franco-ontariennes qui ont résisté à l’assimilation pour défendre le droit à l’éducation en français.

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La série Rebelles met en lumière le parcours de femmes francophones qui ont lutté pour leurs droits. Photo: TFO

À travers un savant mélange d’archives et d’animations numériques, la série revisite avec humour et intelligence des pans entiers de la grande et de la petite histoire des Canadiens français et des Canadiennes françaises. Le résultat? Une œuvre à la fois belle, drôle, touchante et d’une grande finesse.

Au-delà de l’esthétique, Rebelles contribue aussi à transmettre la mémoire collective à une nouvelle génération de francophones. Un hommage vibrant et captivant à des femmes qui ont façonné l’histoire, parfois dans l’ombre.

À voir sur TFO. Les prochains épisodes seront diffusés au mois d’octobre 2025 puis mars 2026.

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