Adolescence: Camille Deslauriers jette des ponts sur l’eau trouble de la vie
À travers 24 nouvelles assez succinctes, Camille Deslauriers décrit les troubles de l’adolescence, s’arrêtant plus particulièrement à l’identité, à l’amitié, à la sexualité et à l’imagination. Son recueil Eaux troubles et autres embruns peint une brochette de jeunes souvent en période de rébellion. Camille Deslauriers a publié Eaux troubles en 2011. À l’occasion de la réédition en format poche, elle a jouté 10 nouveaux très courts récits dans une section intitulée « Et autres embruns ». On retrouve Moema, Olga, Nicolas, Marc-Aurèle, Amélia et compagnie en salles de classe au niveau secondaire ou dans leurs familles, tentant de jeter des […]
L’irrémédiable œuvre du temps
Directeur de rédaction d’XYZ La revue de la nouvelle, David Bélanger a récemment publié un recueil intitulé En savoir trop. Dès la première page, la dédicace pique notre curiosité: «À ceux et celles dont j’ai pillé les angoisses.» Situations étranges Dans ce recueil de quinze nouvelles, les lieux et les situations, aussi familiers soient-ils, basculent tranquillement vers l’étrange. Ainsi, un petit garçon est «emprisonné toute sa vie dans le sous-sol d’une église, ayant pour geôlier son diacre de grand-père qui n’avait jamais digéré Vatican II et, pour la pureté de son âme, avait choisi de l’élever dans le latin de […]
Roman envirant et déstabilisant
Dans le roman Freux de Pierre Ouellet, la ville de Savannah, en Géorgie, est le théâtre de drames innommables. Un homme, tantôt appelé le Pasteur ou le Prédicateur, est l’auteur de crimes en série qui nous sont racontés par un écrivain. Le freux est un oiseau tenant à la fois du corbeau et de la corneille, caractérisé par un bec étroit dont la base n’est pas garnie de plumes. En ornithologie, on prétend que les freux poussent plus loin l’esprit de justice… Le narrateur de Freux est un écrivain qui se délecte de phrases très longues (20 lignes et plus), très […]
Fiction plus douce que la plate réalité
Marielle Giguère signe un premier roman intitulé Deux semaines encore, où elle décrit une famille assez dysfonctionnelle, merci. Elle excelle dans l’art d’illustrer comment la fiction convient souvent mieux aux gens que la plate réalité. Arnaud, dans la jeune vingtaine, est le narrateur du roman. Il interagit avec son frère Henri, son père et sa mère, ses blondes, son grand-père, mais pas sa grand-mère puisqu’elle est partie en Grèce et envoie vingt-six fois une carte à son mari pour dire «Deux semaines encore. Je t’aime.» La vie triste et belle Arnaud et Henri prennent grand-père sous leur aile. «La vie […]