Directeur de rédaction d’XYZ La revue de la nouvelle, David Bélanger a récemment publié un recueil intitulé En savoir trop. Dès la première page, la dédicace pique notre curiosité: «À ceux et celles dont j’ai pillé les angoisses.»
Situations étranges
Dans ce recueil de quinze nouvelles, les lieux et les situations, aussi familiers soient-ils, basculent tranquillement vers l’étrange.
Ainsi, un petit garçon est «emprisonné toute sa vie dans le sous-sol d’une église, ayant pour geôlier son diacre de grand-père qui n’avait jamais digéré Vatican II et, pour la pureté de son âme, avait choisi de l’élever dans le latin de son enfance».
Plus loin, on ne saurait dire si le soleil se lève ou se couche. Un couple marche vers la garderie, le siège de la poussette est vide, il ignore s’il allait porter la petite Raphaëlle à la garderie ou plutôt tout bonnement la chercher…
Rebondissements
En lisant un recueil de nouvelles, j’ai tendance à commencer par les plus courtes. J’aime ça lorsqu’il y a un punch final.
J’ai été bien servi par un texte d’une page et demie qui commence sur ce ton: «Il avait le pas traînant de ceux qui ont trop voyagé…» et qui se termine sur cette courte phrase: «Le vieil homme retourna l’arme contre lui.»