Bresson et les voies de l’ascèse
Qu’ils soient anges ou démons en quête de rédemption, les personnages de Robert Bresson aspirent tous à la transcendance. Leur cinéaste, aussi, a toujours été attiré par un cinéma précis, rigoureux, exemplaire et surtout autre, en rupture avec une reproduction fidèle du réel. Des images d’une pureté rare, des visages austères qui, par moments, viennent s’auréoler d’une lumière radieuse, presque céleste: à travers son œuvre, Bresson, père éternel du cinéma français, explore les chemins empruntés de l’ascèse en filmant la vie intérieure des personnages, tout leur être tendu vers un ineffable mystique qui les dépasse. À la notion de cinéaste […]
Nouvelle-France ou les amours de Marie-Loup
C’est avec prudence que Jean Beaudin est venu présenter à Toronto la semaine dernière son dernier film, Nouvelle-France. Critiquée dans les médias et boudée par le public, la co-prodution québéco-franco-anglaise n’a pas récolté le succès escompté au Québec comme en France. Marketing peu convaincant, titre trompeur? Jean Beaudin fait son mea-culpa sans pour autant cesser de défendre l’histoire d’amour chavirante qu’il a portée sur grand écran. «Des fois je me demande si on n’aurait pas dû changer le titre, admet d’emblée le réalisateur. Le titre a orienté le film comme étant un film qui racontait l’histoire de la Nouvelle-France […] […]
L’enfance piétinée
«C’est pas vrai qu’on a tout vu, il y a toujours pire, pire, pire.» Les Voleurs d’enfance, le documentaire coup de poing de Paul Arcand donne le ton. Pire, comme ces enfants maltraités, qui, à quatre ans, avec leurs mots d’enfants, racontent les sévices qui leur ont été affligés par les adultes. Pire, comme ces enfants yo-yo trimballés d’une famille d’accueil à l’autre et qui finissent par ne plus savoir qui ils sont. Pire, comme ces victimes de maltraitance qui, dans leur enfance, ont été enfermées, attachées à un arbre, dans l’indifférence générale de leur famille proche. Ce qui amène […]
Entre la mer et l’eau douce
Des images en noir et blanc, des pans de ciel et de nature: la caméra de Michel Brault filme avec douceur les personnages, leurs regards, leurs non-dits, puis s’attarde sur les lieux, les sillages tracés sur l’eau par un bateau de pêcheurs. Son long-métrage Entre la mer et l’eau douce maintient le même rythme de croisière que ce même bateau qui emporte le héros du film vers la grande ville. Il laisse le temps au temps. Tourné en 1967 par le réalisateur québécois, père du cinéma direct, Entre la mer et l’eau douce est une petite perle poétique, empreinte d’émotion […]