Les Tablettistes décryptent la citoyenneté numérique

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Un des panels jeunesse des Tablettistes.
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Publié 08/03/2018 par Camille Simonet

Vulgariser et ne pas faire d’impasse sur l’impact du numérique: telle est la mission que se donne depuis quelques années le Groupe Média TFO avec sa journée de conférences et d’ateliers Les Tablettistes, qui a encore attiré environ 350 personnes ce mercredi 7 mars au Centre National des Arts d’Ottawa.

«La citoyenneté numérique est au cœur des préoccupations de TFO. On veut innover vers ce type de compétences pour que les jeunes générations naviguent mieux dans le marché de travail», souligne le PDG Glenn O’Farrell.

Les nuances ne manquaient pas pour aborder le débat numérique en 2018. Fausses nouvelles, blockchain, intelligence artificielle, l’humain à l’heure de la 4e révolution industrielle, cyberdiscrimation et leadership féminin.

«Notre identité numérique est devenue quelque chose qui nous définit», justifie Bruce Rodriguez, sous ministre de l’Éducation. «Et ça, les jeunes l’ont bien compris. Ils interviennent tout au long de la journée et donnent leur avis, ce qui pourrait servir au système éducatif canadien.» 

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Bruce Rodriguez, sous-ministre de l’Éducation de l’Ontario.

Citoyen éclairé

Avoir une identité numérique comporterait une part de responsabilité selon Eugénie Congi, surintendante de l’éducation du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est, l’une des panélistes qui se sont frottés au thème L’humanisme à l’ère de la 4e révolution industrielle: former des citoyens numériques éclairés.. «Il faut utiliser les outils numériques à bon escient et faire attention à ce que l’on diffuse sur les réseaux sociaux.»

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«Notre vocation est l’intérêt de nos élèves et le numérique est au cœur de nos apprentissages», a avancé Bianca Girard, directrice des services éducatifs/pédagogie au Conseil des écoles publiques de l’est de l’Ontario, soutenue par Glenn O’Farrell qui a souligné l’importance pour la jeunesse de «maîtriser les outils numériques afin de profiter des avantages qu’ils apportent».

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Glenn O’Farrell, PDG du Groupe Média TFO.

Néanmoins, la deuxième grande conférence de la journée, sur les «fausses nouvelles», a quelque peu tempéré le débat sur l’apport de l’Internet. Charles Moumouni, professeur et chercheur à l’université de Laval, a notamment évoqué le traitement médiatique douteux du génocide du Rwanda, dès 1994, où certains intervenants minimisaient la gravité de ce qui se passait là-bas.

Une des solutions proposées est d’imposer un cadre juridique aux nouvelles, comme cela va peut-être être le cas en France. Au Canada, la tâche s’annonce compliquée étant donné la meilleure protection qu’offre à la liberté d’expression la Charte canadienne des droits et libertés.

Un rappel pourrait cependant se faire aux médias, selon la journaliste-vidéaste engagée Aminata Farmo, qui a défendu le rôle du quatrième pouvoir. «Un tiers de mon travail consiste à distinguer le vrai du faux», a-t-elle affirmé.

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La conférence sur les fausses nouvelles.

Hommage à la femme

TFO souhaitait aussi célébrer la femme (la veille de Journée internationale de la femme). Ainsi une des conférences les plus importantes était consacrée au Leadership féminin.

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C’est un groupe de cinq femmes au parcours inspirant qui s’est exprimé sur le sujet: Christa Dickenson (directrice générale d’Interactive Ontario), Doina Oncel (fondatrice et présidente de hEr Volution), Lisa Lyons Jonhson (présidente de Kids Can Press), Samra Zafar (conférencière internationale) et Viviane Michel (présidente de Femmes autochtones Québec).

L’histoire de Samra Zafar a particulièrement touché le public. Forcée d’être mariée très jeune, elle quitte finalement son mari à l’âge de 26 ans avec ses deux filles et finit parmi les premières et premiers de sa promotion à l’université.

«J’encourage les femmes à être courageuses plutôt que d’être parfaites», a-t-elle conclu.

Viviane Michel s’est à son tour exprimée sur la nécessité de«sensibiliser» les jeunes femmes à un engagement pour l’égalité hommes-femmes.

«Beaucoup de femmes n’ont pas accès à des grands postes dans le monde du travail. Il faut garder les jeunes femmes engagées sur ça».

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Samra Zafar (à gauche) et Viviane Michel (à droite) lors de la conférence sur le leadership féminin.

Les élèves au centre du projet

Les élèves de nos écoles franco-ontariennes avaient aussi leur rôle à jouer dans l’événement, qui comprenaient quelques «panels jeunesse» et plusieurs stands au Centre National des Arts.

«On devrait apprendre aux élèves à être fiers de leur langue et de leur culture francophone», a notamment réagi une adolescente à la question «en fait-on assez pour la francophonie?».

Reste à espérer, comme le souhaite Glenn O’Farrell, que la discussion, débutée grâce aux conférences, ne va pas durer une journée seulement et «impacter les projets des élèves à l’avenir».

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Des élèves de l’école Maurice-Lapointe, à Kanata, participaient à la journée des Tablettistes.

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