Nous sommes un petit groupe de privilégiés invités par le monopole un mois avant les livraisons Vintages pour déguster les vins à l’avance. Ainsi, selon les tombées, chaque chroniqueur sur le vin a une occasion de rejoindre ses lecteurs. Deux vendredis par mois, Vintages est la vedette alors qu’un autre vendredi est réservé pour les nouveaux produits au référencement général voire les nouveaux millésimes.
Les bouteilles sont ouvertes à neuf heures le matin par les premiers arrivants. La séance de dégustation dure jusqu’à trois heures de l’après-midi. Au total, nous dégustons en moyenne un peu plus de quatre-vingt-quinze pour cent des vins de chaque livraison. Cela fait donc environ cent vins dégustés au cours de cette période. En fait, ce n’est pas tout à fait juste puisque la majorité des dégustateurs passe à travers le lot en cinq heures.
Et dire qu’il y en a qui pensent qu’on s’amuse. Ne vous figurez pas que la tâche est facile. Imaginez un instant l’acidité des vins blancs et les tanins du vin rouge. De plus, même si les vins sont techniquement bien faits, il n’en demeure pas moins que nous devons embrasser plusieurs grenouilles avant de trouver la princesse. Il y a tant de vins corrects, sans vice ni vertu, qui ne valent pas la peine d’écrire à sa mère sur le sujet.
Pensez-y un instant. À neuf heures, on ouvre les bouteilles. Pendant la journée, chaque personne verse entre une et deux onces dans un verre, ce qui crée un vide dans le contenant. Ce vide permet au vin de respirer d’autant plus que les bouteilles ainsi manipulées agitent quelque peu le vin. Il est sûr que le vin dégusté à midi et à trois heures aura des différences, ceci dû à l’aération. De plus, la température des vins blancs atteint rapidement celle de la salle de dégustation.
Avant de recommander un vin, je vérifie toujours que les quantités disponibles à travers la province, mais surtout autour de Toronto sont importantes.