La jeep quitte le bitume pour prendre la piste. Les roues patinent et la voiture s’enlise peu après. Le désert du Wadi Rum, en Jordanie, pose rapidement ses conditions au voyageur. Seuls les plus patients et les persévérants pourront emprunter les chemins du silence. Ceux qui mènent à la sagesse. Ceux que foula Lawrence d’Arabie.
La route qui plonge au cœur des dunes du Wadi Rum est incertaine.
La jeep nous malmène avec rudesse tandis que le soleil poursuit sa course dans le ciel. Les immensités blanches aveuglent et la luminosité est telle que mes lunettes de soleil ne me sont d’aucune aide. Il n’y a personne d’autre. Même pas un oiseau dans le ciel.
Seuls les fous s’aventurent en plein jour dans le désert. Mais j’ai mes raisons. En venant ici, je voulais vivre un peu de la vie des bédouins et mettre mes pas dans ceux des légendes.
Lawrence d’Arabie parcourut le Wadi Rum de long en large durant la grande révolte arabe entre 1916 et 1918. Curieuse, je cherche ce qui l’a tant séduit et qu’il décrit dans son roman Les sept piliers de la sagesse. Le silence invite à la méditation et à la contemplation.