Sur la route de la soie (3)

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Publié 06/03/2012 par Anne Antomarchi

Le plus célèbre voyageur sur la route de la soie est certainement Marco Polo.
Baudelaire disait que «les récits de Marco Polo, dont on s’est à tort moqué, comme de quelques autres voyageurs anciens, ont été vérifiés par les savants et méritent notre créance».
La marque de la vérité est dans le texte lui-même, dans la cohérence de l’enchaînement des idées, la précision des détails, la constance du point de vue du conseiller d’État.

Notre périple se termine à Beijing, avec avant un arrêt dans un parc d’amusement, des thèmes symbolisant la culture et les traditions chinoises, une romantique promenade pour se détendre; un autre arrêt dans un centre de porcelaines… avec les démonstrations du savoir-faire des artistes.

Que faire à Beijing avec moins de deux jours devant soi? La Muraille de Chine bien sûr… La Cité interdite? Trop grande à visiter? Je verrais bien.

La route qui nous emmène à travers les montagnes nous offre un paysage émaillé çà et là par des tronçons de la célèbre Muraille, entrevue rapidement par les fenêtres de l’autobus. J’ai hâte d’y arriver. Les montagnes exercent un attrait fascinant sur moi qui suis née dans les montagnes de Corse.

Nous y voilà. La route se termine devant des remparts percés par une porte d’entrée en forme d’ogive. Passé cette porte, une vaste esplanade en terrasses offre un grand choix de boutiques, ainsi que tous les services dont pourraient avoir besoin les visiteurs.

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Ceux qui ne peuvent monter les kilomètres d’escaliers pourront attendre dans les alentours et apercevoir la célèbre Muraille, faire du magasinage ou bien encore attendre dans le café de l’hôtel Badaling sur l’avenue en dehors des remparts.

Je suis en train de lire La Description du monde de Marco Polo. Il est né en 1254 et mort en 1324 à Venise. C’est avec son père et son oncle qu’il quitte Venise en 1271. Ils arrivent en Chine par la route de la soie en 1274. Il y séjourna jusqu’en 1291.

Lorsqu’il revient à Venise, il a 24 ans et ses poches sont pleines de pierres précieuses. Sa participation à la guerre contre la ville de Gêne lui valut d’être emprisonné. Il dicte à son compagnon de cellule, Rusticello de Pise, les récits de ses voyages à travers le monde. Ainsi prend vie le Livre des merveilles ou Devisement du monde (Description du monde)…

Et, pour l’avoir lu, il ne parle pas de la muraille de Chine. Un mystère.

Une question se pose: Marco Polo s’est-il rendu en Chine ou pas? Les historiens ont des avis contraires. Certains avancent qu’il serait resté en Perse, l’actuel Iran. Pour d’autres: il n’y a pas de doute: Marco Polo, son père et son oncle ont tous les trois séjourné en Chine.

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Je suis sur la mythique Muraille de Chine, je grimpe tantôt les escaliers, tantôt, une pente raide. Une rampe en métal facilite l’ascension… et surtout la descente au retour.

Malgré la difficulté du parcours, les touristes sont nombreux. Je photographie un personnage âgé, à la barbe tout à fait blanche, ganté et habillé d’un chic blouson de cuir noir, il porte des lunettes de soleil sombres et un chapeau blanc. Un autre ressemble vraiment à un cowboy. Des familles entières, de trois générations chinoises, sont là en visite. La vue est magnifique, et c’est impressionnant lorsqu’on connaît l’histoire de sa construction.

La Muraille existe depuis la nuit des temps et débute sous la dynastie des Qin Shihangdi en 220 av. J-C. C’est une fortification qui a un objectif premier, celui de se protéger des invasions barbares venues du Nord, les Huns, et pour marquer les frontières du pays. La construction s’est poursuivie pendant 2000 ans.

Les ouvriers y travaillaient leur vie durant. Mais elle n’est pas seulement un mur, on parle ici d’un système de défense avec des tours de guet et des tours de feu de signalement sous le contrôle d’échelons militaires bien définis.

Ces remparts sillonnent les montagnes, en suivant les crêtes, enlacent les vallons, courent dans les déserts, traversent des rivières sur 8851,8 km. Les matériaux utilisés – la brique, la pierre, la terre – suffiraient pour construire aujourd’hui une route de dix mètres de large, et de cinquante centimètres d’épaisseur, assez longue pour faire dix fois le tour de la planète!

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Elle est la huitième merveille du monde! La Grande Muraille est la plus longue construction humaine au monde. Elle est inscrite au Patrimoine de l’UNESCO depuis 1987.

Cette phrase vous accueille dès l’entrée: «Aujourd’hui, celui qui n’a pas escaladé la Grande Muraille n’est pas un homme véritable.»

Le retour est tout aussi beau, le soleil déclinait sur les montagnes et dans la vallée, très accaparée par la magie du lieu, je me suis perdue, je perds notion de la direction des lieux, j’ai manqué la porte de sortie. Je suis revenue sur mes pas, et j’ai retrouvé le groupe. C’est le soir, en route pour la ville de Beijing

Notre Hôtel est situé sur l’Avenue Chang’An, un beau décor, un juste mélange de style traditionnel et de style contemporain. Un immense restaurant ouvre dans le Hall où la lumière de l’avenue entre à flots grâce à un mur de verre. J’ai une petite journée devant moi. Nous sommes libres et sans guide.

L’avenue Chang’An, nommée «l’Avenue de la Paix éternelle», est longue de 40 kilomètres.

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Le lendemain, tôt le matin, le soleil était de la partie… Il se levait à peine sur l’immense avenue lorsque je prenais la direction nord, là où la Place Tian’anmen donne sur l’Avenue Chang’An. Vaste de 50 hectares, elle est la plus vaste place de la planète.

Bientôt, des remparts rouges défilent à ma droite, accompagnés par une rangée d’arbres et des massifs de buis; le trottoir où je marche est si vaste qu’il ressemble à une avenue… Et lorsque je me retourne, le soleil dessine des arabesques d’ombres et de lumières.

Soudain, les remparts s’ouvrent sur une rue nommée Nanchizi. Une haute porte rouge laisse entrevoir une végétation intéressante. Je décide d’aller explorer de ce côté-là… Un parc avec une petite rivière un coin enchanteur! Et une lumière inespérée,

Je me promène au hasard. Ce jardin, je ne le savais pas, fait partie de la «Cité interdite». Un petit coin intime où des promeneurs font du taïchi. Des ouvriers qui arrosent les parterres. Un pont de marbre enjambe la minuscule rivière, les lianes des arbres tombent légères comme un rideau sur une scène, des sculptures en bronze…

Le temps passe trop vite. Je décide de continuer sur la grande Avenue de la Paix. Il y a foule.

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Une autre porte donne accès à la «Cité interdite», celle nommée «Porte de la Paix éternelle». Encore des Jardins… Sur le chemin du retour, je continue ma promenade au sud de l’Avenue.

C’est un autre décor qui défile sous mes yeux: les bâtiments modernes de verre et de métal, de teinte pastel avec leurs luxueuses boutiques au rez-de-chaussée, des centres commerciaux à l’architecture contemporaine d’une élégance inouïe.

Je quitte l’avenue et je grimpe des escaliers entre deux bâtiments. Me voici dans un espace magnifique. Je pourrais si j’avais le temps emprunter d’autres escaliers… qui descendent jusqu’à une rue parallèle à l’Avenue Chang’An. Quel dilemme! Ce sera pour une autre fois.

Ici une immense et incomparable sculpture en bronze se dresse entre deux édifices. On dirait qu’elle flotte dans l’air: est-ce un Christ des temps modernes sur une croix? Il a la même position, la tête légèrement penchée. Est-ce un homme oiseau? Je ne saurais le dire. Je suis muette d’admiration.

Je dois retourner à l’hôtel et la route est longue… J’ai adoré mon voyage! À bientôt dans un autre pays.

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Merci à www.tourismchina-ca.com/francais/about.html

L’Hôtel: Beijinghôtel 33 avenue Chang’An Beijing. www.chinabeijinghotel.com.cn

Tout sur la Cité interdite et la Grande Muraille filmée par l’émission Des racines et des ailes

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