Mardi dernier, la ligue d’improvisation francophone de Toronto, Les Improbables, célébrait la fin de leur saison avec un gala haut en couleur. À cette occasion, les improvisateurs les plus remarqués de l’année se sont vus remettre des prix en tous genres, les «Nainprobables», dans une ambiance à la croisée du festival de Cannes et du festival Juste pour Rire.
Lumière tamisée et nœuds papillon de rigueur, la couleur était annoncée dès l’entrée du Supermarket de Kensington. Le temps de mettre en place les derniers réglages, et c’est parti pour plusieurs heures de remises de trophées. Pour commencer l’évènement comme il se doit, l’animateur attitré de la ligue, Alex, plaque quelques accords sur sa guitare avant d’entamer une chanson retraçant l’année passée pour Les Improbables. Le ton est joyeux, mais l’émotion est palpable parmi les fans et les comédiens qui se joignent au chanteur en guise de cœurs. «Y’aura des gagnants…mais surtout des perdants!» conclut Alex. La soirée peut commencer.
Les présentations s’imposent. Le gala débute avec un tour de table emmené joyeusement par Sonia D’Amico et Barbara-Audrey Bergeron, deux des fondatrices de la ligue créée il y a maintenant trois ans. Les comédiens partagent tour à tour anecdotes et impressions sous les yeux d’un public qui se délecte. Un avantage à faire partie des Improbables? «L’impro c’est moins cher que la psychothérapie! » lance Alban.
Et quand il s’agit de résumer en une phrase son expérience au sein des Improbables, Thomas se montre énigmatique : «L’impro, un jeu dangereux.» Vraiment? Oui, si l’on en croit les expériences malheureuses du comédien qui, pris par le feu de l’action, finit souvent les matchs couverts de bleus. «Je crois que la pire fois a été celle où je suis monté d’un coup sur une chaise et que je me suis cogné la tête sur un des projecteurs au plafond. Ça m’avait vraiment sonné», nous confie-t-il.
Si la plupart de la soixantaine de spectateurs qui composent l’audience sont des habitués, c’est une première pour quelques curieux venus voir ce que la scène d’improvisation francophone de Toronto avait à offrir. «Je viens d’arriver à Toronto», explique Marie, jeune française de 23 ans, «j’avais déjà vu de l’impro en France, mais on m’a toujours dit que les Canadiens étaient encore meilleurs. Alors je suis venu voir ce que ça donnait!»
Première aussi pour le directeur du Théâtre français de Toronto, Guy Mignault, qui a eu l’honneur de décerner un prix et a offert gracieusement par tirage au sort deux billets pour le prochain spectacle du théâtre. «C’était peut-être ma première fois ici, mais ce ne sera pas la dernière», déclare-t-il.