Faut-il avoir peur du virus Ebola qui fait actuellement des morts en Afrique de l’Ouest? La réponse courte est non. Mais pourquoi craint-on autant cette maladie?
Est-il vrai qu’il est très difficile d’attraper l’Ebola?
Oui. Bien que ce soit l’un des virus les plus mortels, c’est aussi l’un de ceux qui se transmettent le plus difficilement. Il faut un contact direct avec les organes infectés, la salive ou le sang d’une personne malade ou décédée, ce qui explique que les travailleurs de la santé aient souvent été, dans le passé, les premiers touchés, spécialement dans des régions où on manque de gants médicaux. L’Organisation mondiale de la santé annonçait récemment avoir envoyé en Guinée trois tonnes et demie de vêtements de protection, gants et désinfectants.
N’est-il pas étrange qu’un virus si dangereux se transmette si difficilement?
Au contraire, du point de vue de la biologie et de l’évolution, c’est normal: comme l’Ebola tue son hôte neuf fois sur dix, un virus qui se répandrait très facilement, mais tuerait ses hôtes aussi souvent, finirait lui-même par mourir.
N’a-t-on pas dit que cette pandémie est plus grave que les précédentes?
Selon Médecins sans frontières, elle est en effet géographiquement plus répandue que toutes celles survenues depuis qu’on a identifié ce virus, en 1976. Les autorités de la santé de deux pays — Guinée et Liberia — avaient recensé, le 8 avril, plus de 130 cas, dont plus de 80 décès, depuis le 21 mars (la grande majorité en Guinée). Des cas encore à confirmer ont été signalés en Sierra Leone. De plus, alors que les pandémies précédentes avaient été contenues loin des villes, on a cette fois trouvé des malades dans la capitale de la Guinée, Conakry, deux millions d’habitants.