Sida: un tournant important empêchant la transmission du VIH

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Publié 27/07/2015 par l-express.ca

C’est avec beaucoup d’intérêt, rapporte le directeur Éric Cader, que les membres du groupe torontois Action positive VIH/sida ont suivi la 8e conférence de la Société internationale de lutte contre le sida (IAS 2015) qui s’est tenue à Vancouver du 19 au 22 juillet.

Cette rencontre, qui a réuni plus de 6000 chercheurs, cliniciens et experts, était l’occasion pour les scientifiques de présenter leurs dernières recherches à la communauté internationale. Plusieurs d’entre elles concernaient le rôle primordial des thérapies antirétrovirales dans la lutte contre la transmission du virus.

Ainsi, au terme d’une étude de dix ans, des chercheurs du National Institutes of Health ont annoncé que le risque de transmettre le sida pour les personnes infectées, chuterait considérablement lorsqu’un traitement antirétroviral est suivi.

Réduire les risques de transmission

Les chercheurs ont testé sur près de 1600 couples hétérosexuels âgés de plus de 18 ans et originaires de différents pays tels que le Bostwana, l’Inde, le Brésil ou les États-Unis, l’efficacité d’un traitement antirétroviral, associé à des relations sexuelles protégées.

Dans chaque couple, l’un des partenaires était sain, et l’autre était atteint du sida et a suivi la thérapie. Dix ans après le début des travaux, les résultats montrent que débuter de manière précoce (avant que le système immunitaire ne soit trop faible) un traitement antirétroviral, réduit de 93% le risque de transmettre le virus.

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Seuls 8 cas de transmissions du VIH ont été observés chez les personnes qui ont suivi le traitement en respectant la prescription et en se protégeant lors de leurs rapports. D’après les chercheurs, quatre des cas de transmissions du virus ont été découverts peu après le début de l’étude. Les autres infections ont été observées chez des patients qui ont développé une résistance à l’une des molécules du traitement d’après les scientifiques.

Prévenir l’infection

D’autres travaux, également présentés lors de la conférence, ouvrent une piste prometteuse: la prévention médicamenteuse. Cette pratique, appelée prophylaxie pré-exposition, consiste, pour une personne saine dont le partenaire sexuel est porteur du sida, à prendre régulièrement des antirétroviraux afin d’éviter d’être infectée.

Pour les scientifiques, cette pratique, associée à des relations protégées, est particulièrement efficace et les effets secondaires sont mineurs. Ainsi, dans une étude menée chez 577 hommes homosexuels ou transgenres qui suivaient le traitement préventif, seuls deux participants ont contracté le virus. Des travaux, menés au Bostawana, ne relèvent quant à eux aucune transmission par le VIH chez les 229 personnes hétérosexuelles suivies et traitées à titre préventif.

Toutefois, les scientifiques ont déploré le fait que ces traitements préventifs soient «trop peu souvent prescrits en dépit des résultats probants des essais cliniques», rapporte l’AFP. Les thérapies préventives pour les adultes à haut risque sont très récentes: elles sont autorisées aux États-Unis depuis 2012, mais ne le sont pas encore ailleurs.

Des obstacles surmontables

Qu’ils soient suivis par des personnes saines (mais à risque), ou par des porteurs du VIH, ces traitements médicamenteux se heurtent à deux obstacles majeurs: leurs coûts et le sérieux dans le suivi du traitement.

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Le prix des médicaments reste un obstacle majeur dans les pays où la protection sociale est quasiment inexistante soulignaient les conférenciers. Par ailleurs, il est difficile de s’assurer que chaque patient suit son traitement conformément à sa prescription.

Bref, les résultats présentés à Vancouver cette semaine marquent un point tournant dans la lutte contre le Sida. Le meilleur message à retenir de ce congrès? C’est que si vous êtes diagnostiqué aujourd’hui, la meilleure journée pour amorcer un traitement, c’est aujourd’hui.

À Toronto, Action positive offre des ateliers en prévention et de dépistage en VIH, en français grâce à des partenariats avec des organismes en santé francophones et au programme en matière de VIH sida financé par le Bureau de lutte contre le sida en Ontario.

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