Shakespeare et son glorieux destin

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Publié 03/05/2016 par Gabriel Racle

Le nom de Shakespeare et celui de quelques-unes de ses œuvres sont bien connus, beaucoup plus que la vie même de ce grand dramaturge, et de nombreuses questions se posent à son sujet.

Il faut d’abord s’entendre sur un problème insolite qui est celui des calendriers en vigueur à cette époque dans les pays européens. Le calendrier julien imposé par Jules César, d’où son nom, en 46 avant notre ère, entraînait un retard progressif du calendrier sur la révolution terrestre réelle. Il était de 10 jours au XVIe siècle.

Le pape Grégoire XIII décida de corriger cette dérive et d’appliquer un nouveau calendrier à compter du 15 octobre 1582, qui état le lendemain du 4 octobre 1582, en escamotant ainsi 10 jours, dans les États pontificaux et les États catholiques qui le suivirent.

Pour ce qui concerne Shakespeare, les dates de baptême (26 avril 1564) et de décès (23 avril 1616) utilisent le calendrier julien, car l’Angleterre n’a adopté le calendrier grégorien qu’en 1752.

On rapproche souvent Shakespeare et Cervantes, qui seraient morts le même jour le 23 avril 1616. Mais la coïncidence, qualifiée parfois de «pétrifiante», n’existe pas, car l’Espagne avait adopté le calendrier grégorien le 15 octobre 1582.

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En suivant ce même calendrier, Shakespeare est décédé le 3 mai 1616, date que nous retenons puisque nous suivons ce calendrier.

Un livre, une vie

Le grand écrivain français Philippe Sollers pose quelques questions d’importance en rendant compte dans L’Obs du 1er novembre 2014 du livre de Stephen Greenblatt, Will le magnifique (Flammarion).

Sous le titre: «Du plus grand dramaturge anglais, on ne sait presque rien», il poursuit «Qui était réellement Shakespeare? La question hante tout le monde depuis longtemps et les hypothèses fourmillent.

Était-ce lui? Quelqu’un d’autre? Est-il possible qu’un simple acteur ait créé autant de chefs-d’œuvre en si peu de temps? On sait très peu de choses sur lui: pas de manuscrits, pas de lettres, quelques documents, rien sur sa bibliothèque (alors qu’il est d’une érudition étourdissante). L’énigme absolue.»

Mais il y a aussi son œuvre et c’est toute l’originalité de l’ouvrage de Stephen Greenblatt que de nous faire connaître Shakespeare en partant de celle-ci et du contexte dans lequel elle est apparue.

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«Ce livre raconte donc une réussite qui défie toute explication rationnelle. Mon but est de découvrir l’homme qui a écrit l’œuvre la plus originale de ces dix derniers siècles, ou plutôt, puisque cet homme nous est connu par les traces qu’il a laissées dans les documents officiels de l’époque, j’ai tenté de parcourir à nouveau les chemins cachés qui l’ont mené de sa vie à son art.» (p. 10)

Ce qu’Armelle Heliot, critique dramatique du journal Le Figaro, traduit ainsi et qui résume en quelque sorte le contenu du livre: «Mais si Will le magnifique nous projette dans le fracas des rues de Londres, avec sa foule, sa violence en actes, ses scènes pittoresques, c’est bien dans les poèmes et dans les pièces que l’enquêteur traque le sens…»

Ces Sonnets qui seraient de «magnifiques coffrets à secrets» ne sont pas l’essentiel pour l’auteur. «C’est dans les pièces qu’il nous plonge, drames historiques, tragédies comme comédies, elles y passent toutes. Elles ont toutes à dire.» Et c’est ainsi que «la biographie de Stephen Greenblatt reconstitue le destin du dramaturge en partant de ses œuvres.» (Le Figaro 04/12/2014)

Stratford on Avon

William Shakespeare serait né vers le 23 avril 1564, baptisé le 26 avril (calendrier julien, 10 jours de plus pour le grégorien) à Stratford on Avon, dans le centre de l’Angleterre. Sa famille est catholique, son père est marchand de cuir puis bailli de la cité.

Shakespeare fait des études classiques à l’Upper School de la ville.

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Comédien, poète, dramaturge, il compose des poésies et des pièces de théâtre, autour de 1580-1590. Il connaît vite le succès avec La Mégère apprivoisée (comédie, 1592-1595) ou Roméo et Juliette (tragédie, 1592-1595).

Marié à 18 ans, il aura une fille, Susanna, à qui il léguera plus tard tous ses biens, et des jumeaux, Judith et Hamnet qui meurt à 11 ans (ce grand choc de sa vie serait la source du très étrange Hamlet). Il quitte femme et enfants pour gagner Londres où, on ne sait comment, «Shakespeare devint Shakespeare».

Il retourne à Standford vers 1611 où il décède le 3 mai 1616 (date grégorienne) à 52 ans. Il est inhumé dans l’église de la Trinité à Stratford on Avon.

Œuvre

Son œuvre est considérable: 11 tragédies, 12 comédies, 9 pièces historiques, une douzaine de romances et d’œuvres poétiques.

Des titres ressortent: Roméo et Juliette, Le Songe d’une nuit d’été, Beaucoup de bruit pour rien, Les Joyeuses Commères de Windsor, Macbeth, Le Roi Lear, Hamlet, Richard II, Henri IV et combien d’autres.
«Des pièces dont l’universalité, la modernité et l’actualité n’ont jamais paru plus criantes qu’aujourd’hui». (Le Figaro 04/03/2016)

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Pour s’en rendre compte et connaître Shakespeare, rien de tel que l’étincelant livre des éditions Flammarion: Will le magnifique.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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