Serge Paul, super-lecteur de BD

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Publié 02/11/2015 par Constance Longobardi

«Je vais vous parler du célèbre western qui s’appelle Le lieutenant Blueberry.» Sa voix est dynamique et ses sourires s’entendent à l’antenne. Avec plus de 40 chroniques dédiées aux bandes dessinées, Serge Paul est une valeur sûre de la radio communautaire CHOQ-FM.

«Je raconte l’histoire de la BD, j’essaie la rendre drôle et accessible. Je parle aussi des sagas, de la technique de la ligne claire… J’aime autant lire qu’en parler», confie-t-il à L’Express, le regard brillant.

Durant l’entrevue, Serge Paul ne peut s’empêcher de se lever de son siège pour dénicher quelques albums dans son bureau de l’école Gabrielle-Roy (il est agent de liaison communautaire pour le Conseil scolaire Viamonde). Il montre les dessins, décrit les images, raconte l’histoire.

Sa passion est contagieuse et donne l’envie de dévaliser les rayons des librairies. «Je ne sais pas dessiner, mais je sais en parler», précise-t-il.

Autodidacte, Serge Paul a acquis ses connaissances et sa culture bédéiste au fil de ses lectures. «Étudiant, je tapais mes critiques à la machine à écrire», se rappelle-t-il.

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Un bon millier d’albums

Depuis, les albums s’accumulent un peu partout autour de lui. Sa maison pourrait être une bibliothèque municipale. Plus de 360 bandes dessinées y sont précieusement rangées, à l’abri des petites mains maladroites de ses jumeaux âgés de 2 ans.

«J’en ai le double en France. C’est chouette de les retrouver quand je rentre. Ça me rappelle de bons souvenirs.»

Enfant, il grandit avec Astérix et Tintin. «Je les adore. Tintin au Congo est presque un documentaire. Et Astérix me fait toujours rire. Aujourd’hui, je les relis surtout pour me replonger dans l’univers des auteurs», raconte-t-il. 

Ces sagas sont aussi l’occasion de partager sa passion avec ses enfants de 12 et 8 ans. «C’est une façon de leur expliquer certaines choses.» Serge Paul apprécie ces albums à double lecture, qui peuvent plaire à tout âge. «Mon gars de 8 ans adore Titeuf. Encore un personnage avec deux niveaux de lecture!», souligne t-il.

Perpétuel curieux, insatiable lecteur, Serge Paul est sans cesse à l’affût des nouveautés. «J’ai hâte de découvrir le nouvel Astérix!», s’exclame-t-il. Le papyrus de César est le 36e épisode de la saga. Paru le 22 octobre en France, il se fait attendre au Canada. «Depuis que je vis ici, il est difficile de me fournir en BD. C’est trop cher et je ne trouve pas ce que je veux», soupire-t-il.

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Amateur de bandes dessinées belges et françaises, Serge Paul a toutefois ouvert ses horizons au Québec. Il cite Les Aventures de Paul Darnier et qualifie la technique de Michel Rabagliati «d’ingénieuse».

Comics et mangas

Plus réticent aux «comics» américains, Serge Paul dénonce le «côté commercial» de ces albums: «Les comics pour moi, ça ne marche pas. Un peu comme les mangas… Un ou deux volumes, oui, mais ça s’arrête là… Je m’en lasse vite.»

Jamais catégorique, l’animateur de radio précise: «Certaines BD américaines sont intéressantes, avec un vrai travail artistique. Mais pas chez Marvel…» Superman, Spiderman et Iron Man ne font pas le poids.

Parmi ses préférences, Serge Paul cite Thorgal, un viking dessiné par Grzegorz Rosinski. «Il est protégé des dieux et a beaucoup de valeurs. En tant que père de famille, c’est super important pour moi!»

Après dix minutes à décrire sa dernière lecture à l’antenne de CHOQ-FM, Serge Paul conclut: «Ça vaut vraiment le détour et c’est exceptionnel.» Ses chroniques sont une apologie de la bande dessinée, une ode à cet art visuel.

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