Radio-Canada est un diffuseur public, pas un diffuseur d’État, nuance très importante sur laquelle repose son indépendance face au gouvernement et son originalité dans l’univers médiatique commercial actuel.
C’est ce que Bernard Derome a précisé en entrevue à L’Express mardi dernier, après son passage fort remarqué et apprécié à la tribune du Club canadien de Toronto. «Oui, si Radio-Canada n’existait pas aujourd’hui il faudrait l’inventer», a-t-il répondu à notre question.
L’ex-présentateur vedette du Téléjournal de fin de soirée a été choisi comme «ambassadeur» du 75e anniversaire de Radio-Canada. Il effectue une tournée pancanadienne d’information et de promotion du grand réseau radio-télévision-internet dont l’avenir fait l’objet de discussions dans les coulisses du pouvoir à Ottawa.
C’est ainsi que le Parti conservateur mène présentement un sondage parmi ses membres sur la pertinence, pour les contribuables, de continuer de financer ce diffuseur public à la hauteur d’un milliard $ par année.
«Si ça peut soulager des membres de ce parti qu’on remette Radio-Canada en question, tant mieux pour eux», lance Bernard Derome. Mais il serait «extrêmement surpris» que le premier ministre Stephen Harper puisse défendre objectivement l’élimination du réseau.