Sauvons le Pôle Nord!

Salon du livre de Toronto 2007

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Publié 31/10/2007 par Sandy Plas

L’appel a été lancé par Bernard Voyer depuis le Salon du livre de Toronto, samedi après-midi. L’explorateur québécois donnait pour l’occasion une conférence intitulée «A-t-on perdu le Nord?», en référence au titre de l’ouvrage de Dominique Forget Perdre le Nord?, dont il a écrit la post-face. Devant un auditoire captivé, Bernard Voyer a ainsi partagé sa passion pour la glace et a mis en lumière la situation catastrophique du réchauffement climatique.

Il a fait de l’hiver sa saison et du froid sa passion. Depuis plus de 30 ans, Bernard Voyer parcourre les endroits les plus froids de la Terre, là où le nombre d’hommes ayant foulé le sol de leurs pieds se compte sur les doigts d’une main. Cordillère des Andes, Himalaya, Pôle Nord, Pôle Sud, Sibérie, Terre de Baffin, Kilimanjaro…

Le parcours de l’explorateur ressemble à un véritable tour du monde, fait d’escalade, d’alpinisme et d’explorations.

Originaire du petit village de Rimouski au Québec, Bernard Voyer a dédié sa vie au monde du froid. «Quand j’étais enfant, je me rappelle que je m’échappais parfois de la messe pour aller respirer le froid, que beaucoup trouvaient insupportable, à l’extérieur de l’église. Le froid me fascine, il ralentit la vie et recréer quelque chose de nouveau. Le froid, comme l’hiver, se mérite, c’est un défi permanent.»

Sa passion pour les glaces du monde, Bernard Voyer en a fait un combat. Un combat contre le réchauffement climatique, pour éveiller les consciences et sonner le signal d’alarme. «La situation actuelle est catastrophique et 100 fois pire que ce qu’on entend parfois. Il est simplement gênant de dire que des hommes qui ont marché sur la Lune ne sont pas capables d’enrayer le réchauffement de la planète!»

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À l’heure actuelle, un des symptômes les plus visibles de ce réchauffement est la fonte accélérée de la banquise Arctique.

«La banquise a perdu entre 2005 et 2007 plus d’un million de kilomètres carrés de surface. Moins de banquise, c’est cinq à six degrés de plus sur la surface du globe, mais également une grande menace pour la survie des ours polaires, qui en ont besoin pour chasser. Je n’ai jamais vu des ours polaires si maigres qu’à l’heure actuelle.»

Le réchauffement climatique est également synonyme de dérèglements géopolitiques… «Le passage du Nord-Ouest au Nord du Canada est en train de dégeler complètement. J’y suis passé il y a quelques semaines et il est possible de naviguer sans encombre.  Cette situation soulève des enjeux majeurs sur cette zone, la souveraineté du Canada étant contestée sur ses propres terres. La question qui se pose surtout est de savoir comment on pourra surveiller les flux de navires dans cette zone si extrême? Nos brise-glace ne peuvent pas fonctionner en plein hiver, alors aller secourir un bateau en perdition…»

Au sujet de la volonté politique du gouvernement, l’explorateur est assez amer: «Le Canada est un pays riche et immensément vert, il devrait donc être un des leaders mondiaux dans la lutte contre le réchauffement. Au lieu de ça, le gouvernement Harper se contente de mesures timides et insuffisantes. Notre bilan au sujet des émissions de gaz est catastrophique et personne ne semble prendre de réelle décision. Mais au Canada, le changement climatique n’est pas directement visible par la population. Tant que ces changements n’affecteront pas directement la population, peu de réelles mesures seront prises.»

Face à l’urgence de la situation, les solutions semblent cependant bien exister. «Il faut sans attendre investir dans la recherche au niveau de l’Arctique et comprendre ce qui se passe là-haut. L’accent doit aussi être mis sur le savoir, pour voir émerger de nouveaux projets dans le développement durable. Il faut y aller maintenant!»

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Agir, maintenant. Le message de Bernard Voyer est sans appel. Celui qui a été reconnu en 2002 par la Gouverneure générale du Canada comme un des «50 plus grands Canadiens des 50 dernières années» et qui a donné plus de 500 conférences dans le monde, notamment à la NASA, continue encore et toujours de diffuser son message. «Je n’arrêterai jamais d’en parler, c’est une passion sans fin et je garde quand même l’optimisme de voir changer les choses.»

C’est sans aucun doute en partageant ses voyages magnifiques au cœur de cette nature immaculée que Bernard Voyer fait le mieux comprendre l’importance de son message et de la préservation de ces espaces. «Donner de belles images, faire connaître ces si beaux endroits… Je n’ai de cesse d’œuvrer dans cette direction.» Espérons en tout cas qu’il continuera à partager ses aventures et à diffuser son message pendant longtemps encore…

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