Le budget de l’Ontario confirme le poids politique de Toronto

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Publié 28/03/2006 par Keith Leslie (Presse canadienne)

Toronto est la ville que le pays aime tourner en dérision en raison de son arrogance, mais le budget de l’Ontario la semaine dernière lui a donné raison, en consacrant son poids économique et politique, à un an des prochaines élections provinciales.

Jeudi dernier, le budget du ministre des Finances Dwight Duncan a réservé 1,2 milliard $ à l’amélioration des transports en commun et à la réfection de routes, principalement à Toronto et dans des banlieues comme Mississauga et Brampton. Le vaste nord de l’Ontario est pour ainsi dire oublié, ont commenté des observateurs.

«Toronto et la grande région métropolitaine constituent en grande partie l’Ontario, s’est défendu le ministre. Nous sommes fiers que ce soit un bon budget pour Toronto, mais nous croyons aussi que c’est un bon budget pour la province au complet.»

Selon la mairesse de Mississauga, Hazel McCallion, «les frontières entre les régions ne veulent plus rien dire» et la région de Toronto constitue «le centre économique du pays. S’il ne fonctionne pas à toute vapeur, le Canada sera perdant».

Un professeur de science politique de l’Université Lakehead à Thunder Bay, Doug West, a soutenu que les libéraux avaient clairement à l’esprit la prochaine échéance électorale dans la confection de leur budget. Il ne contient rien pour venir en aide au nord de l’Ontario, a-t-il ajouté.

«Ils dépenseront l’argent où l’électorat se trouve, et il se trouve dans la grande région métropolitaine (…). Il n’y a pas beaucoup de monde ici, pas beaucoup de votes à gagner, donc nous ne comptons pas.»

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M. West a également signalé que le silence sur le budget consacré au Nord de la province ne faisait qu’encourager un mouvement qui prend de plus en plus d’ampleur, en faveur du rattachement du nord-ouest de la province au Manitoba.

Au dire d’un autre professeur de science politique, Nelson Wiseman, de l’Université de Toronto, le budget Duncan a fait plus que reconnaître les réalités économiques et politiques de la province. «Il y en a davantage pour la grande région métropolitaine que d’habitude. Mais il [M. Duncan] doit aussi tenir compte du fait que jour après jour, un pourcentage de plus en plus élevé de la population habite là.»

Les élections dans la province se remportent grâce à la banlieue et le gouvernement libéral le sait, a fait remarquer M. Wiseman: il suffit d’avoir de puissantes assises en banlieue, la zone du code régional 905, sans même avoir besoin de d’être populaire dans la ville de Toronto elle-même.

Le chef de l’opposition officielle, le conservateur John Tory, a déclaré que le budget était un «document politique» et qu’il ne fallait pas nécessairement «faire un choix entre une puissante région de Toronto et le reste de l’Ontario».

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