Une pièce touchante autour de la pole dance

Sara, de Magalie Bazinet, au Red Sandcastle du 20 au 23 juin

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Sara, une pièce à la fois sexy, drôle et dramatique (Crédit photo: John Tate)
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Publié 15/06/2018 par Chloé Berry

«Pour le prix d’un billet de théâtre je te donne le club de strip-tease», nous lance Magalie Bazinet, l’auteure et actrice principale dans Sara, une pièce qui risque de faire du bruit à Toronto.

C’est l’histoire d’une jeune strip-teaseuse dotée d’un talent incontestable pour la poésie. Son objectif: fuir sa vie toxique et pouvoir vivre de ses rimes et non plus de ses pas de danse.

Ce n’est pas un spectacle qui verse dans l’irrévérencieux: «ce n’est pas vulgaire, mais sexy». L’art de se déshabiller sur scène est amené de manière coquette et charmante. Le sexy est beau dans les yeux des acteurs, qui descendent tout juste de la scène du Festival Fringe de Montréal.

Mise en scène par Jessie Nadeau, ex-participante de la télé-réalité québécoise Occupation Double, la pièce est au carrefour des styles. Humour, drame, violence et espoir, Sara c’est 60 minutes de méli-mélo émotionnel.

La pièce envahit les planches du petit théâtre Red Sandcastle (Queen Est et Logan) du 20 au 23 juin. Loin de donner du crédit à l’industrie du sexe, la pièce touchante questionne notre droit au bonheur et veut redonner espoir.

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Spectacle pluridisciplinaire

À la fois sexy, dramatique et drôle, Magalie Bazinet défend une pièce pluridisciplinaire. En 60 minutes, la troupe de comédiens espère émouvoir, faire rire et redonner espoir.

Ce n’est pas une pièce de théâtre conventionnelle que vous retrouverez sur les planches. Les acteurs ne font pas que jouer, ils dansent et chantent. Ainsi, vous pourrez écouter des airs de slams ou regarder plusieurs numéros de pole dance.

«Un bon drame doit pouvoir laisser une place à l’humour sinon c’est trop lourd et les gens décrochent», nous explique Magalie. Son but n’est pas que les spectateurs quittent le théâtre déprimés. Dans le drame, les gens doivent pouvoir s’amuser. Sacré défi à relever pour la troupe de comédiens.

À ce drame aux touches humoristiques s’ajoute une violence crue. Le langage grossier, la violence physique et l’abus psychologique font partie intégrante du spectacle. Le public est prévenu.

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Ce mélange des genres et des registres promet un spectacle mouvementé. «C’est jeune, c’est vibrant, c’est artistique», scande l’auteure de la pièce.

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Sara au Fringe de Montréal. (Photo: Martin Chamberland, La Presse)

Changer l’image de la strip-teaseuse

«Je n’ai pas l’ambition haute de changer la société, mais je veux changer l’image de la strip-teaseuse», nous confie Magalie.

On pense que les strip-teaseuses font un métier qu’elles n’ont pas choisi et qu’elles sont droguées. Pour contrer ces stéréotypes, Magalie a choisi de faire de Sara une personne qui apprécie son travail et qui réalise ses numéros avec assurance et une certaine forme de fierté.

La pole dance est une discipline très technique. La majorité des strip-teaseuses ne prennent pas de cour de pole alors que c’est un art sportif comme les autres formes de danse. La pole mérite entraînement et investissement athlétique.

Magalie, qui interprète le rôle de Sara, s’entraîne depuis plus d’un mois et promet des numéros de pole assez impressionnants.

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Mise en scène intime

La mise en scène cherche à recréer l’atmosphère du club de strip-tease. «Les jeux de lumière ont été primordiaux et nous ont aidés à modifier les lieux», nous affirme Jessie Nadeau, l’influenceuse qui s’essaye pour la première fois à la discipline de la mise en scène.

Jouer dans des petites salles va permettre de véhiculer cette ambiance feutrée plus facilement. «Le public est proche des acteurs et cela permet une ambiance encore plus intime» rajoute Jessie.

Les deux jeunes femmes nous révèlent une exclusivité: le spectacle comporte beaucoup d’interactions avec le public qui sera d’ailleurs invité à participer.

Aussi, une autre particularité de la pièce est à noter. Seulement un acteur joue tous les rôles masculins.

«Je m’attends à voir monsieur et madame tout le monde venir. Ce n’est pas qu’une fille sexy sur scène, Sara est une personne comme les autres avec des rêves et tout le monde peut se reconnaître en elle». Ainsi, c’est une pièce touchante qui jongle avec les tabous qui vous attend au Red Sandcastle Theatre.

Sara
En répétition (Photo: Martin Chamberland, La Presse)

Auteur

  • Chloé Berry

    Journaliste à l-express.ca. Formée en sciences politiques et au journalisme en France. Adepte des questions de société et férue d'histoire.

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