San Antonio: une artillerie lourde pour charmer les touristes

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Publié 14/11/2006 par Paul-François Sylvestre

Grand de par sa superficie, le Texas aime faire les choses en grand. À San Antonio il n’y a pas 10, 15 ou 20 terrains de golf; il y en a 27. Dans certains bars on sert un margarita de 64 onces! Et les jelly beans texanes sont grosses comme le pouce d’un géant.

San Antonio est une ville dont l’économie repose en large partie sur le tourisme. Cela représente 8 milliards de dollars par année. Les touristes viennent surtout pour visiter le site historique de la bataille de l’Alamo et pour se divertir le long du célèbre Riverwalk. Autour de ces deux pôles d’attraction se dresse une panoplie d’aimants touristiques tels que le Louis Tussaud’s Wax Museum, le Ripley’s Believe It or Not, le Buckhorn Saloon Museum, El Mercado (marché mexicain) et La Villita (village des artistes et artisans).

Et puis il y a les attractions moins courues telles que le San Antonio Museum of Art, le King William Historic District et le San Antonio Children’s Museum.

Lorsqu’on arrive à San Antonio on a l’impression de mettre les pieds dans un État parfaitement bilingue. À l’aéroport, tout l’affichage et toutes les annonces sont en anglais et en espagnol. Le Texas a connu plusieurs occupations étrangères, en commençant par la France puisque René Robert Cavelier de La Salle y plante le fleurdelisé en 1685.

Les premiers colons à s’établir à San Antonio sont cependant des Espagnols arrivés le 13 juin 1691. Ils baptisent l’endroit San Antonio de Padoua puisque le 13 juin est la fête de ce saint. Il faudra attendre 40 ans avant qu’une église coloniale soit bâtie et nommée San Fernando en l’honneur du roi d’Espagne. En 1867 elle est reconstruite en style gothique grâce à l’architecte français François Giraud (qui sera maire de San Antonio).

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Colonie française, puis espagnole, le Texas passe sous la domination mexicaine lors de la bataille autour de l’ancienne mission de l’Alamo en 1836. Les Texans sont défaits par les soldats du général Santa Anna. Tous meurent en criant «Liberty or Death». Le Texas a perdu la bataille mais pas la guerre. Il devient république autonome avant de joindre les rangs des États-Unis d’Amérique. Le site historique de l’Alamo vaut une visite et il est recommandé de visionner le film IMAX Alamo… the Price of Freedom. Il est aussi possible de visiter les missions San José et Concepcion.

J’ai mentionné le Riverwalk, célèbre parce que la rivière San Antonio serpente à travers la ville au rythme d’une kyrielle de bars, restaurants et hôtels nichés sur ses rives, à l’ombre de cyprès qui ont entre 100 et 300 ans. Ce tracé constitue le fameux Riverwalk qui attire chaque semaine des milliers de touristes friands de faire un tour de bateau, de déguster un repas sur une terrasse au bord de l’eau ou de boire une margarita sous un cyprès bicentenaire.

Pour ma part, j’ai préféré faire le tour de quelques musées. L’un d’eux est rarement mentionné dans les dépliants touristiques. Il s’agit du San Antonio Museum of Art qui se trouve hors des sentiers battus. Il vaut le déplacement car on y présente un survol de l’histoire de l’art, depuis l’antiquité jusqu’à notre ère, en passant par la dynastie Ming et la Renaissance. C’est succinct mais très éloquent.

L’enfant en moi a voulu satisfaire sa curiosité en visitant le San Antonio Children’s Museum qui permet aux jeunes d’apprendre en mettant la main à la pâte. Plusieurs jeux interactifs sont proposés. Il y a une aire pour les moins de 2 ans, un petit aquarium et des dinosaures dans un carré de sable. L’enfant peut effectuer une visite chez le dentiste, passer au bureau de poste ou à la banque. Il peut même monter à bord d’un avion ou se placer devant un écran et devenir un sculpteur de formes et de couleurs en agitant ses bras et jambes.

Musée de cire Louis Tussaud

En face de l’Alamo, il y a plusieurs attractions, dont le Louis Tussaud’s Wax Museum qui présente plus de 250 personnages, plusieurs étant issus du petit et du grand écran: Shirley Temple, Laurel et Hardy, Elizabeth Taylor, Dustin Hoffman, Sylvester Stallone dans Rocky IV, Morgan Freeman et Jessica Tandy dans Driving Miss Daisy. Walt Disney y trône avec les sept nains et une section est consacrée aux personnages des contes tels que Cendrillon, le Petit Chaperon rouge, Peter Pan, la Belle au bois dormant, Hansel et Gretel. L’histoire américaine a droit, bien entendu, à ses figures marquantes, dont Davy Crockett.

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Une visite que je recommande est le King William Historic District, un circuit de 45 maisons construites entre 1870 et 1900. Plusieurs de ces somptueuses résidences ont été érigées par des immigrants allemands. C’est le cas de la propriété de l’homme d’affaire Edward Steves, construite en 1776 au coût de 12 000 $. Elle vaut aujourd’hui plus d’un million. Ses fils ont construit des maisons dans la même rue en 1883 et 1884 au coût de 8 000 $ (elles se sont récemment vendues pour 800 000 $).

On peut visiter la maison d’Edward Steves, de style victorien et français second empire. Les plafonds ont 14 pieds de haut et il y a une salle de bal. Le service de vaisselle fait en Allemagne est conçu pour 50 convives! Cette luxueuse propriété fut la première à avoir une piscine intérieure à San Antonio.

La coutume veut que l’on adresse une prière à saint Antoine pour retrouver un objet égaré. Un guide a dit qu’il priait saint Antoine parce qu’il avait perdu… la raison. Ha, ha! Je n’ai pas eu à intercéder auprès de ce saint car je n’ai pas perdu une minute à visiter les multiples attraits de San Antonio et à me régaler.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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