Salvador: en dehors du tourisme de masse

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Publié 11/08/2015 par Annik Chalifour

Parfois le destin nous relie à un pays au hasard. On développe une relation incontournable avec une culture qui nous est inconnue au départ, mais envers laquelle on ressent des affinités inexplicables.

C’est le cas de Lucie, amoureuse de l’Amérique latine depuis son adolescence. Elle rentre d’un séjour de vacances au Salvador pour fêter ses 50 ans. C’était sa quatrième visite dans ce pays qu’elle aime sans compromis et dont elle parle la langue couramment.

Vers la paix

«Je suis allée au Salvador pour la première fois en 1992. Une paix fragile s’installait au pays après 12 ans de conflit civil. Par la suite en 1997, j’ai constaté que les ravages de la guerre perduraient. La population provenant du milieu rural vivait entassée dans les bidonvilles et les camps de personnes déplacées. La situation de la sécurité restait précaire. Il y avait encore beaucoup de vandalisme.»

«En 2005, lors de ma troisième visite, j’ai perçu que le pays s’était relevé et commençait à refléter certains progrès. Durant mon récent séjour, en mars 2015, il m’a semblé que la démocratie s’y enracinait petit à petit. Des élections régulières sont tenues. Mais tout n’est pas encore parfait, le phénomène des gangs de rue persiste, comme dans plusieurs autres villes du continent.»

Depuis 2014, pour la première fois dans l’histoire du Salvador, c’est une personnalité issue de la guérilla, Salvador Sanchez Ceren, qui a été élu président du pays. «Le nouveau gouvernement met l’accent sur le recyclage et le compost. La vaste campagne nationale de protection de l’environnement a porté fruit», selon Lucie. «San Salvador est visiblement plus propre», affirme-t-elle.

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Traditions vivaces

Le Salvador est le plus petit pays d’Amérique centrale. «Peut-être est-ce pour cette raison que les gens y sont extraordinairement hospitaliers», explique Lucie.

«Ce pays me touche particulièrement par sa façon chaleureuse d’accueillir les visiteurs. Les Salvadoriens témoignent ouvertement leur joie de nous connaître et converser avec nous. J’avais aussi la chance de résider chez des amis, dans un joli quartier de San Salvador.»

«Partout les habitants nous ont accueillis avec le sourire», décrit-elle. «Plusieurs villages coloniaux aux traditions vivaces sont faciles d’accès, à proximité de San Salvador. De multiples endroits typiques à découvrir, qui réjouiront ceux qui s’intéressent à la culture salvadorienne authentique dont Suchitoto, Santa Ana, Concepción de Ataco et Santa Tecla», cite Lucie.

«Il ne faut pas rater les marchés locaux», ajoute la voyageuse. Notamment l’Antiguo Cuscatlán, le fameux marché municipal en périphérie de San Salvador, un endroit unique pour vivre l’ambiance locale salvadorienne.

«En plus des étals de fruits et légumes frais, on y trouve coiffeuses, couturières et cordonniers, les traditionnels tabliers salvadoriens, les piñatas (récipients sous la forme d’un animal remplis de sucreries) pour les anniversaires d’enfants et les mets maison comme les pupusas (à base de farine de maïs) ou sopas de gallina (soupe de poulet).»

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Lucie conseille aussi de visiter El Mago De Oz: «Un remarquable marché d’artisans fondé en 1976 à San Salvador, qui promeut diverses formes d’art fait à la main. Chaque pièce raconte l’histoire du pays.»

Eau thermale

Plusieurs piscines d’eau thermale sont accessibles aux environs de San Salvador comme la Santa Teresa entre Ahuachapan et Ataco. «Une belle façon de s’éloigner de tout pour relaxer sans contraintes!», confie Lucie.

«Cet endroit est parfait pour la détente totale, très calme. On nous a servi un excellent petit déjeuner avec café organique. Le site agréablement bien aménagé propose des hamacs, chaises longues et plusieurs piscines au gré de vos envies. On y passe la journée pour 10$. Une super excursion familiale ou entre amis!»

Le Salvador abrite plusieurs types de volcans inactifs dont le cratère de San Salvador auprès du Parque El Boquerón à 20 minutes de la capitale. «Le site impressionne avec sa vue spectaculaire sur San Salvador. C’est un rendez-vous exceptionnel avec la nature généreuse et la flore luxuriante du pays. Des restos sympas tout au long du parcours offrent des plats salvadoriens savoureux avec leur café tout simplement divin!»

Mgr Romero

«Pour bien s’imprégner de la culture salvadorienne, le Centro Monseñor Romero qui héberge le musée des Martyrs pour honorer les victimes de la guerre civile, mérite une visite», selon Lucie.

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Mgr Oscar A. Romero, archevêque de San Salvador, fut assassiné en 1980 à cause de son opposition à la violence et de son appel à un compromis dans le conflit qui déchirait le pays. L’archevêque a été béatifié à Rome le 23 mai 2015.

Quant à Lucie, elle souhaite fermement s’engager dans un projet de développement durable au Salvador.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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