Le vécu de chaque être humain est sans doute unique. Il n’en demeure pas moins qu’il existe une sorte de facteur commun qui est rien de moins que… la bêtise humaine. Tel est le constat d’Alain Cavenne, auteur du roman Un bon jour, il va bien falloir faire quelque chose, paru dans la collection Indociles des Éditions David.
Ce roman plein d’ironie exprime la colère et la révolte de Félix Renaud, un mésadapté social en butte aux travers de notre société.
Félix, 40 ans, est portier à Montréal. Il a jadis séjourné en institut psychiatrique. On le dit schizo-bipolaire-dépressif-psychotique. Félix prend ses pilules, mais il n’est pas le seul à être malade. Il croit que «tout le Québec est frappé par une sorte d’Alzheimer général. Il n’y a plus de passé, on ne veut pas penser à l’avenir et le présent a l’épaisseur du vertige.»
L’intrigue du roman est assez mince et presque sans importance. L’écriture sert surtout de soupape ou de mécanisme permettant un véritable «j’ai-pour-mon-dire». D’un chapitre à l’autre, l’auteur dit ce qu’il pense de l’amour, des syndiqués, des escortes, des rêves, de l’humour et même des chats.
Alain Cavenne nous sert des réflexions bien tournées. Pour dire que plus ça change, plus c’est pareil, il écrit que «l’humanité fait du sur place dans sa médiocrité paresseuse, dans son indécrottable bêtise».