Le titre du roman historico-psycho-artistique Jeune femme aux cheveux dénoués, de Denis Robitaille, réfère à un portrait exécuté durant l’occupation allemande à Paris. Le tableau qui aurait pu être un Cézanne demeure fictif, mais permet à l’auteur de démontrer comment l’art peut jouer un rôle de premier plan dans la vie des gens.
L’histoire nous fait osciller entre la Seconde Guerre mondiale et le Montréal de 1979 à l’époque où Joe Clark et René Lévesque sont premiers ministres. Diverses intrigues et divers personnages s’entrecroisent sur un fond d’enquête sur les traces des œuvres d’art spoliées par les nazis.
La puissance de l’art
À travers l’histoire du courtier Jean Meunier, de la galériste Anne Vaudreuil, de la jeune Laurette Garbowski aux cheveux dénoués et de la journaliste américaine Gisel Lewis, le romancier nous plonge dans la puissance de l’art.
Avec le personnage Jean Meunier, par exemple, Robitaille illustre comment on peut «percer l’intention d’une image et ses moindres secrets» sans pour autant voir au-delà de la surface dès lors qu’il s’agit d’êtres vivants.
Anne Vaudreuil recherche un art frondeur qui l’oblige à revoir le rapport au monde et qui dénonce l’affaissement de la conscience. Pour elle, l’art consiste à «voir le monde autrement». Quant à Jean Meunier, un tableau exerce une opération de sauvetage, «cependant, entre chacun d’eux et moi, je ne saurais dire qui se porte au secours de l’autre».