En 2018, le journaliste new-yorkais Tim Murphy a publié un premier roman, Christodora, qui a reçu un accueil dithyrambique. Le New York Times parle d’«un talent incroyable». La version française à paru en janvier 2017 sous le titre L’immeuble Christodora. Attendez-vous à une lecture déstabilisante.
Les chapitres sont comme des cartes qui ont été brassées et étalées à la queue leu leu. On passe de 1997 à 2012 puis à 1992 et ainsi de suite. Je veux bien croire qu’un romancier a droit à sa créativité, mais pourquoi s’acharner à confondre son lectorat?
Le personnage principal ou protagoniste de ce roman est le sida. En 1981, on parle du sarcome de Kaposi. Un septième cas en un mois, presque tous dans la communauté homosexuelle, fait dire à certains qu’il y a «trop de disco ou de nitrites ou de sexe ou je ne sais pas».
Hector, un activiste important dans la recherche contre le sida, carbure à la crystal meth, quand ce n’est pas à l’héroïne. «Tu viens de me faire découvrir comment je vais réussir à supporter le restant de mon existence.»
En 1989, le médicament AZT ne suffit pas. Les sidéens qui ne connaissaient rien en science peuvent maintenant lire des rapports de médecins et participer à des réunions hautement spécialisées. On revendique «une définition du sida qui inclurait les symptômes propres aux femmes».