Au ROM, des jeunes racontent l’impact de la pandémie sur leur génération

Exposition du 23 octobre au 21 février

ROM, exposition
«Mon œuvre exprime la tristesse que j’ai ressentie. La main au milieu me représente et les dessins associés à la covid me couvrent et me touchent», explique Arkajit (catégorie 12-15 ans).
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Publié 22/10/2021 par Camille Margerit

C’est aux jeunes que le Musée royal de l’Ontario (ROM) a décidé de donner la parole afin qu’ils puissent exprimer leur vécu face à la crise de la covid.

Une exposition intitulée La pandémie et moi : portraits de la pandémie créés par les jeunes rassemble des œuvres d’arts produites par des enfants et des adolescents de l’Ontario et met en lumière l’impact de cette crise sur toute une génération.

Au printemps 2021, le Musée avait lancé un appel aux jeunes de 4 à 18 ans. Les invitant à réfléchir à leur expérience personnelle de la pandémie. Et à l’exprimer par le biais de l’art, peu importe le support.

2300 œuvres ont été produites au total. 60 d’entre elles sont à découvrir au ROM à partir de ce samedi 23 octobre.

L’exposition est installée dans un nouvel espace situé dans l’entrée de la rue Bloor. L’entrée est gratuite. Les oeuvres seront également publiées sur le site web du Musée.

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ROM
Des écrans font défiler les poèmes, peintures, danses ou performances théâtrales et musicales produites par les jeunes.

Une initiative artistique inédite de la part du ROM

Parmi les expositions liées à la pandémie créées à travers le monde, celle-ci est l’une des seules qui se concentre sur le vécu des jeunes.

«Nous avons beaucoup entendu les adultes s’exprimer pendant la pandémie à travers les médias. Les enfants n’ont pas cette possibilité, nous voulions ainsi leur donner la parole», explique Julie Tomé, enseignante au ROM.

Le Musée a travaillé pour cela avec de nombreux professionnels de différents domaines: psychologues, éducatrices, directrices d’école, artistes, conseillers, ambassadeurs d’association pour les jeunes, militants… L’exposition a été réalisée en lien avec les spécialistes de la santé mentale durant la covid de l’hôpital pour les enfants malades.

«Cette exposition nous a permis de nous rendre compte à quel point la période a été difficile pour eux», ajoute Julie Tomé. «Les enfants ont tendance à être complètement eux-mêmes, ils se censurent peu par rapport aux adultes. C’est très intéressant, car on a vraiment pu avoir leur ressenti, on ne s’attendait pas à tout cela.»

ROM
Le poème de Gurshan (catégorie 12-15 ans), intitulé Entre désir et nostalgie.

Un fort besoin d’expression chez les jeunes

Les 2300 œuvres produites au total témoignent du fort besoin d’expression ressenti par cette génération pendant la période.

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Peintures, dessins, œuvres musicales, photographies, sculptures ou encore broderies, les productions artistiques sont variées. Le talent artistique des jeunes est d’ailleurs marquant. Les œuvres exposées au ROM détonnent par leur beauté et leur originalité.

Par le biais de l’art, on découvre les difficultés psychologiques et l’anxiété que ces jeunes ont pu ressentir, mais également les questionnements personnels qui les ont traversés.

L’isolement a en effet été propice à la réflexion et nombreux d’entre-eux ont choisi de l’exprimer. Certains évoquent leur sexualité ou leur genre, quand d’autres abordent des questions de racisme et d’inclusion.

L’exposition du ROM regroupe les œuvres en six thématiques qui illustrent les cheminements psychologiques des jeunes, des moments de tristesse et d’isolement jusqu’à la découverte de soi, l’espoir et la joie. Le tout forme un ensemble cohérent grâce aux graphismes Les cheveux de la pandémie de l’artiste torontoise Ene Agi, qui relient entre eux les différents espaces.

ROM
Ene Agi occupe une place importante dans l’exposition. Son art aborde les questions d’identité, de race ou encore de genre.

Accompagner les jeunes

On retient de leurs portraits la diversité et la richesse des expériences vécues par les jeunes. Cela leur permet ainsi de s’identifier les uns aux autres et de rompre leur isolement.

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En mettant en lumière les problématiques qui traversent la jeune génération, le ROM souhaite également donner les clefs aux adultes et aux parents pour mieux comprendre leurs enfants et les accompagner à la suite de cette période.

Des informations et des documents concernant la santé mentale sont d’ailleurs présentés tout au long de l’exposition afin de permettre aux visiteurs de réfléchir et de venir en aide aux jeunes qui en ont besoin.

« … durant la covid, j’avais l’impression d’être en verre et chaque seconde j’avais peur de tomber et de me briser… », écrit Aamina, 14 ans, pour expliquer sa toile.

«Ce n’est pas une exposition d’art au sens traditionnel du terme», souligne Justin Jennings, commissaire de l’exposition.

«Il s’agit non seulement de mettre en valeur l’art… Mais aussi de montrer le large éventail d’expériences que les jeunes ont vécues au cours de cette pandémie… Et dont la profondeur nous a profondément touchés.»

«L’exposition nous permet d’écouter la voix de ces artistes, exprimée tant par leurs œuvres que par les descriptions de leur démarche créative, afin de soutenir cette génération à l’avenir.»

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