La première saison de l’adaptation canadienne de Rupaul’s Drag Race, Canada’s Drag Race, sur Crave TV, a fait découvrir au Canada anglais la reine des travestis de Montréal: Rita Baga. Nous l’avons rencontrée pour discuter de cette expérience. Surtout que, depuis, elle vole de projets en succès.
Cet été, c’est elle qui clôture la Fierté Montréal le 15 août, en compagnie de plusieurs autres artistes. Le festival d’une semaine est le plus grand rassemblement de la francophonie des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre.
Canada’s Drag Race
Suite au succès retentissant de l’édition américaine depuis plus de 10 ans, une adaptation canadienne avait finalement vu le jour en 2020.
Animée par Brooke Lynn Hytes, Torontoise et seule concurrente canadienne à ce jour à avoir été candidate à Rupaul’s Drag Race, ainsi que par la mannequin Stacey McKenzie et l’acteur Jeffrey Bowyer-Chapman, Canada’s Drag Race a immédiatement conquis le coeur des amateurs de drag.
Rita Baga résolument francophone
Figure de proue au Québec depuis 14 ans, c’est sans grande surprise que la reine de Montréal Rita Baga – Jean-François Guevremont pour l’identité civile – avait été sélectionnée pour cette première saison de Canada’s Drag Race.
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«J’avais appliqué trois fois pour Rupaul’s et eu deux appels, mais ça n’allait pas plus loin», raconte Rita Baga. «Ça a été très rapide cette fois-ci entre l’annonce de la saison et le moment où nous sommes entrés en tournage.»
L’esprit de compétition
Qui dit Drag Race dit compétition féroce. Rita Baga a l’habitude d’animer des compétitions depuis des années. Mais cette fois-ci, elle se retrouvait dans la course pour remporter la couronne et le grand prix de 100 000 $.
«Je suis plus habituée d’animer des compétitions que d’en faire. Je pense que c’est une question de mindset en général. J’étais vraiment bien préparé mentalement. J’ai toujours eu beaucoup de projets en même temps, donc là de pouvoir focuser que sur le drag, j’avais une bonne attitude et ça m’a aidé à garder mon sang froid. J’avais les yeux rivés sur le prix.»
«Il y avait que deux concurrentes que je ne connaissais pas. De me retrouver sur la même compétition que Tynomi Banks par exemple… on a tellement travaillé ensemble souvent. C’était différent.»
«Je n’ai pas senti de compétition envers les autres nécessairement. On dirait que, vu que c’était la première saison, on était toutes en compétition et on voulait toutes se rendre à la fin. On n’avait pas d’attentes, pas vraiment de références parce qu’on ne savait pas comment serait la version canadienne. Donc on a toutes exploré ça ensemble.»
Rita Baga en Édith Piaf
Que ce soit en arborant les looks Eurovision et Incognito de Céline Dion, en personnifiant Édith Piaf avec brio ou en s’adressant en français à la caméra et aux juges à plusieurs reprises tout au long de la saison, Rita Baga a mis ses racines francophones à l’avant-plan.
«Je pense que quand ils m’ont sélectionnée, ils savaient très bien que j’étais francophone et que je ne parlerais pas juste anglais tout le long. Ça m’a motivée . Je me suis dis qu’il fallait que le fait que je sois francophone soit ma force, que je fasse des trucs et profiter de cet accent-là et de cette richesse-là francophones à travers la compétition.»
Fierté
Même si elle n’a pas remporté la compétition, la Québécoise n’a aucun regret et est très fière de son parcours.
«Je suis fière de m’être rendue jusqu’à la fin. Ce n’était pas gagné d’avance même si c’est moi qui avais gagné le plus de challenges. J’avais une chance sur trois, et on sait ce qui est arrivé. Je n’ai pas gagné, mais je suis vraiment fière de m’être rendue jusqu’à la fin et d’avoir amené une représentation francophone jusqu’à la fin.»
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Ciné-parcs
Les trois finalistes, ainsi que Brooke Lynn Hytes et certaines candidates de la saison, ont sillonné le pays et présenté des spectacles dans les ciné-parcs. Produite par Voss Events, la tournée s’est d’ailleurs arrêtée à Toronto du 2 au 4 octobre.
«C’est très excitant! Depuis le début de l’aventure, on rêvait de tourner ensemble. On se disait qu’avec la pandémie ça ne serait pas possible. Donc, c’est vraiment une belle adaptation. Les gens ont regardé le spectacle dans leurs voitures et nous étions sur une scène sous l’écran. Il y avait des écrans sur les côtés pour que les gens puissent voir tout ça dans le confort de leurs voitures.»
La «famille» de Rita Baga
Rita Baga a fait mention à quelques reprises de Haus of Baga durant son passage à Canada’s Drag Race. C’est qu’en plus d’une soirée du même nom au célèbre Cabaret Mado de Montréal, elle est la matriarche d’une famille de drag.
«Quand j’ai choisi de vivre ma vie dans la diversité, je n’étais pas très proche de ma famille biologique. Je me suis un peu trouvé une autre famille. Des amis avec qui c’était plus facile de se confier et qui comprenaient surtout c’était quoi cette nouvelle réalité-là.»
«Avec le temps, je suis devenu mère de famille dans le monde de la drag. J’ai adopté des enfants drag. C’est un système de famille et de mentorat. C’est l’fun de savoir qu’on a toujours quelqu’un sur qui on peut compter et vice versa.»
Plusieurs cordes à son arc
Suite au tourbillon Drag Race, le calendrier de Rita Baga est bien garni pour les mois à venir.
«J’ai beaucoup de spectacles et quelques apparitions télé très surprenantes! J’ai plusieurs cordes à mon arc et je joue aussi. Donc je vais avoir des apparitions jouées dans des séries qui s’en viennent.»
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VIDÉO : Rita Baga en spectacle à Fierté Montréal en 2017, 10 ans après être monté pour la première fois sur la scène du célèbre Cabaret Mado qui a lancé sa carrière.
Big Brother, tournée québécoise et album
On apprend dans La Presse que Rita Baga a plusieurs projets en 2021, dont une tournée québécoise de son spectacle solo Créature, et l’enregistrement d’un album de 10 chansons.
En avril, Rita Baga a pris la barre de l’émission quotidienne Big Brother Célébrités, à la chaîne Noovo. La nouvelle avait été annoncée à La semaine des 4 Julie, l’émission de Julie Snyder qui recevait alors, non seulement Jean-François Guevremont, mais aussi un invité-surprise émouvant: son père Gilbert Guevremont.
Depuis, la drag queen la plus en vue de Montréal collabore régulièrement à La semaine des 4 Julie, partageant notamment une rare photo aux côtés de son conjoint, Yannick Brouillette, le directeur général de la Société de développement commercial du Village de Montréal.
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Apparemment, la garde-robe de Rita Baga vaut environ 60 000 $. Le travesti dépense entre 8000 $ et 15 000 $ par année en perruques!
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