Le requin dangereux pour l’humain… ou surtout curieux?

Dépeint comme un prédateur sanguinaire, le requin est la phobie des nageurs. Mais il est quand même rare qu'il s'attaque aux humains.
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Publié 01/10/2021 par Laurie Noreau

Le célèbre film Jaws (Les Dents de la mer), en 1975, a marqué toute une génération. Dépeint comme un prédateur sanguinaire, le requin, et particulièrement le grand requin blanc, est la phobie des nageurs.

En 2020, selon l’International Shark Attack File, 13 personnes ont perdu la vie sous les dents d’un requin à travers le monde. On compte également 57 attaques non provoquées et 39 attaques dites «provoquées», c’est-à-dire qu’il y aurait eu une interaction avec ce poisson avant qu’il ne passe à l’acte.

De ces morsures non provoquées, près de 90% ont eu lieu en Australie et aux États-Unis. Trois espèces sont principalement responsables des morsures sur les humains: le grand requin blanc, le requin-tigre et le requin-bouledogue.

Un risque sur 3,7 millions

Ces chiffres peuvent sembler impressionnants. En réalité, ils sont minuscules. Selon le Musée de Floride, le risque de mourir sous les dents d’un requin serait de 1 sur 3,7 millions (contre 1 sur 150 000 de mourir dans un accident de train et 1 sur 80 000 de mourir par la foudre).

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Par ailleurs, ses attaques restent à peu près stables au fil des années, aux États-Unis. En dépit du fait que, de 1994 à 2000, 15 millions de personnes de plus ont fréquenté une plage en bord de mer.

N’empêche que le requin s’attaque parfois aux humains. Or, même s’il possède une excellente vue sous l’eau, il ne différencie pas les couleurs. Pourrait-il confondre un être humain avec l’un de ses repas potentiels?

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Le tunnel sous-marin de l’aquarium Ripley de Toronto. Photo: Alice Fabre

Le requin préfère le phoque

Après avoir analysé plus de 2000 attaques de phoques par de grands requins blancs, une équipe de scientifiques a conclu qu’il était impossible que ces prédateurs se méprennent sur l’identité de leur proie. Leur mode d’attaque envers les phoques est très brusque et le requin les pulvérise en moins d’une minute.

Cela diffère grandement des attaques sur les humains alors que le requin va généralement prendre une seule bouchée et s’en désintéresser rapidement. Évidemment, cela inflige des blessures importantes, parfois mortelles, à cause de ses dents acérées.

Pourquoi l’humain ne fait-il pas partie de la diète de ce poisson? Comparativement au phoque, il est possible que nous soyons trop peu nutritifs à son goût.

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Le phoque, avec la couche de gras qui le garde bien au chaud, constitue un repas de choix. Une alimentation riche en gras permet au requin de maintenir sa température corporelle dans les profondeurs océaniques.

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Un des requins de l’aquarium Ripley à Toronto. Photo: Aurélie Resch

Le requin «tâte» avec ses dents

Il faut aussi savoir que les mâchoires du requin ne lui servent pas qu’à déchiqueter ses proies. Elles ont une fonction tactile. Quand ce grand poisson rencontre un objet qu’il n’arrive pas à identifier, une seule bouchée lui fournit des informations sur ce qui se trouve entre ses dents: que ce soit une planche de surf, une bouée… ou une jambe.

En fait, ses mâchoires auraient le même rôle que les mains chez l’humain. Il réalise donc rapidement que cet objet ne constitue pas un dîner potentiel et rebrousse chemin à la recherche d’un meilleur repas.

Auteur

  • Laurie Noreau

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. la seule agence de presse scientifique au Canada et La seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

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