L’écrivain Yves Beauchemin était de passage la semaine dernière au Centre Harbourfront dans le cadre du International Festival of Authors. Il en a profité pour présenter au public la traduction anglaise du premier tome de la saga qu’il a publiée chez Fides autour de l’émouvant personnage de Charles Thibodeau. Charles the Bold, publié chez McClelland & Stewart, est en librairie depuis la fin de septembre et séduit déjà la critique et les lecteurs anglophones. L’Express l’a rencontré.
L’Express: Qu’est-ce que ça vous fait de retrouver Charles le téméraire à travers la plume d’un traducteur?
Yves Beauchemin: Ce qui me frappe surtout c’est la qualité de la traduction de Wayne Grady. C’est assez bizarre, parce que je me reconnais, je retrouve la même sensibilité, mais dans une autre langue. Wayne Grady écrit remarquablement bien. Il y a même des passages que je trouve mieux en anglais qu’en français… Alors là, je suis un peu jaloux!
L’Express: Vous dites ne pas écrire des romans politiques. Or la politique québécoise est assez centrale dans Charles the Bold. Pensez-vous qu’un roman comme le vôtre peut jouer un rôle dans la compréhension politique et culturelle qu’a le Canada anglais du Québec?
Y.B.: Moi je pense qu’une des meilleures façons de connaître un pays c’est de lire sa littérature. C’est une façon intuitive de découvrir l’autre. J’ai l’impression, depuis le temps que je lis des romans russes, de saisir un peu ce que c’est que la sensibilité russe. Ce sont les bons livres qui nous permettent de pénétrer l’âme d’un pays. Si mes livres sont bons, je suppose qu’ils peuvent jouer ce rôle…