Refonte de la Loi sur les langues officielles: «que les partis se mouillent» 

Le message de l'AFO, du QCGN et de la SANB a été brouillé

Les dirigeants de l'AFO (Peter Hominuk et Carol Jolin), du QCGN (Geoffrey Chambers) et de la SANB en rencontre éditoriale avec LeDroit. Photo: Simon Séguin-Bertrand, LeDroit
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Publié 31/08/2019 par Daniel LeBlanc

À la veille du déclenchement des élections fédérales, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Quebec Community Groups Network et la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick «remettent les pendules à l’heure» à propos de leur alliance signée plus tôt cet été et qui a fait grincer des dents.

De passage au Droit à Ottawa, les organisations rappellent que leur but commun est de remettre à l’avant-plan leurs propositions pour la modernisation de la Loi sur les langues officielles, question de faire en sorte que le sujet ne sombre pas dans l’oubli durant la campagne électorale.

Outiller le public et les candidats

Ils veulent que le public ait une base assez solide pour poser les questions qui s’imposent aux candidats dans la course. Des tables rondes avec des candidats de tous les partis sont prévues dans les semaines à venir.

«Tout le monde est prêt à s’engager, mais on ne veut pas que ça demeure juste un grand titre dans les airs. Ce qu’on veut voir des partis, c’est qu’ils se mouillent et qu’ils disent jusqu’où ils vont aller», explique le président de l’AFO, Carol Jolin.

« Ça va obliger les candidats à savoir de quoi ils parlent, même si on ne leur demande pas de connaître la Loi dans les moindres détails.»

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Les trois organismes affirment que les partis politiques connaissent bien leurs attentes et que tous ont inclus la question de la refonte de la législation datant de 1969 dans leur plateforme.

Un ressac qui a fait dérailler le message

Prétextant que les francophones et les anglophones ont certains objectifs en commun et qu’ils ne sont pas forcés de travailler uniquement en silo, les signataires de l’entente considèrent que les critiques dont ils ont fait l’objet en juillet étaient exagérées. L’union peut faire la force pour la protection de droits communs et d’institutions, disent-ils.

«On nous a prêté toutes sortes d’intentions, il y a des médias qui s’en sont donnés à cœur joie, on l’a vu sur les médias sociaux aussi», poursuit M. Jolin. «On ne s’en allait pas toucher à la loi 101 ou à la loi sur laïcité (au Québec), j’en ai entendu des vertes et des pas mûres. Jamais l’AFO ne va aller à l’encontre de la francophonie au Québec, ça n’a pas de sens. »

«On avait prévu qu’il y aurait certaines interventions, mais jamais que ça prendrait cette ampleur-là…  «le timing n’était pas bon», admet M. Jolin

Crédibilité dans les médias anglos

Le directeur général de l’AFO, Peter Hominuk, soutient qu’il y avait également un but plus égoïste à cette démarche.

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«C’était d’avoir plus de crédibilité auprès des médias francophones au Québec et anglophones en Ontario, d’avoir l’opportunité d’aller parler aux médias de la majorité dans nos trois provinces respectives, avec nos partenaires. Ça peut aussi ouvrir des portes. Ce n’est pas souvent que le Globe & Mail ou le Toronto Star nous parlent», lance-t-il.

Pour un tribunal administratif

Les trois organismes appuient les recommandations de la Fédération des communautés francophones et acadienne pour la réforme de la Loi sur les langues officielles, qui propose entre autres la création d’un tribunal administratif qui aurait le pouvoir d’imposer des ordonnances exécutoires ou des sanctions.

La désignation du rôle d’agence centrale au Conseil du Trésor et la redéfinition du rôle du commissaire sont aussi proposées.

«On ne peut pas donner au commissaire le mandat d’enquêter, d’agir un peu comme médiateur avec l’agence ou le ministère, puis d’un autre côté de tenir le marteau si tu ne le fais pas. Il faut qu’il y ait une distinction.»

Rêve vs réalité

«Je découvrais encore la semaine dernière, en discutant avec le commissaire, que dans tous les aéroports majeurs du pays, non seulement les compagnies, mais les commerçants doivent être capables d’offrir le service dans les deux langues officielles. J’ai pouffé de rire», s’exclame Carol Jolin.

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