Au moment où le Québec entre dans le dernier droit d’une campagne électorale, le géographe et ancien journaliste Normand Cazelais se permet de réécrire l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé. Cela s’appelle de l’uchronie.
Cazelais propose un roman uchronique ou forme d’utopie réaliste qu’il intitule Et si le Québec avait dit oui. Ici, le 30 octobre 1995, le oui l’emporte par 56 000 voix de majorité, «une petite marge de moins de 2%».
Mike Harris et Stephen Harper
Les personnages principaux sont, bien entendu, Jacques Parizeau et Lucien Bouchard, le premier étant souvent appelé tout simplement «Monsieur». Bouchard, qui est chef du Bloc Québécois et de l’Opposition officielle à Ottawa, et Mario Dumont, qui est chef de l’Action démocratique du Québec, sont les deux principaux négociateurs avec le reste du Canada.
Jean Chrétien, lui, nomme Mike Harris (premier ministre de l’Ontario) et Stephen Harper (député réformiste de Calgary-Ouest) comme ses représentants à la table des négociations. «Les éliminatoires de la coupe Stanley à côté de ça, c’est de la petite bière.»
Jean Chrétien démissionne
Au cours de la ronde des pourparlers, qui s’étire sur plus d’un an, Chrétien se trouve dans une position intenable. «Être dans la parade sans être celui qui donne le pas, ce n’est pas du Jean Chrétien.» Il démissionne en faveur de Paul Martin!
L’auteur glisse souvent des pages d’histoire peu connues, comme le fait que le Québec a été le premier gouvernement de la Confédération à avoir eu recours au financement américain. «C’était en 1878, pour financer le prolongement du train de Montréal jusqu’à Québec, à une hauteur de deux millions de dollars. […] premier financement à l’international de Wall Street.»