Ravenne et ses merveilles

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Publié 19/01/2016 par Gabriel Racle

Qui entre pour la première fois dans la basilique Saint-Apollinaire Nuovo ne peut retenir un Oh, que lui cause l’extraordinaire vue de l’intérieur de cette église. C’est un témoignage authentique.

Parler de merveilles dans un reportage sur cette ville n’est donc pas un euphémisme, mais une réalité. Mais il faut peut-être commencer par situer cette vile où se mêlent art et histoire, et dire quelques mots à son sujet, car elle est à la fois isolée des grands itinéraires touristiques et pourtant célèbre dans l’histoire.

Ravenne est une ville du nord-est de l’Italie, maintenant à 7 km de l’Adriatique, à environ 150 km (route) au sud de Venise, qui lui fait sans doute une certaine concurrence touristique. Comptant environ 160 000 habitants, elle se trouve dans la région d’Émilie-Romagne dont la ville métropolitaine est Bologne. Nous en parlerons un peu plus tard.

Le passé historique de Ravenne est complexe, la vile et sa région ayant changé de mains à plusieurs reprises, étant donné son emplacement stratégique et la capacité portuaire qu’elle possédait autrefois.

Fondée par une colonie de Thessaliens venus de Grèce, puis occupée par les Étrusques, les Sabins, les Gaulois Sénonais, elle passe sous l’administration romaine en 234 avant notre ère. En 402 elle est devenue la capitale de l’Empire romain d’Occident, puis celle du royaume des Ostrogoths à partir de 476, sous le règne de Théodoric le grand.

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En 540, sous le règne de Justinien Ier, Ravenne passe sous l’Empire d’Orient, puis sous les Ostrogoths avant d’être à nouveau reprise par l’Empire d’Orient (552). L’histoire de Ravenne se poursuit jusqu’à ce qu’elle fasse partie du Royaume d’Italie en 1851 et elle s’intègre à l’histoire de ce pays (L’Express, 15 mars 2011).

Patrimoine historique

C’est la période brièvement décrite qui explique la richesse patrimoniale de Ravenne et les merveilles que l’on y découvre. Il s’agit essentiellement de bâtiments religieux et d’éblouissantes décorations en mosaïques, qui en font la Capitale mondiale de la mosaïque.

La mosaïque — ne pas confondre avec la céramique — était réalisée dans l’antiquité avec de petits morceaux de pierre ou de terre cuite.

«Les mosaïques de Ravenne marquent un tournant dans l’histoire de la mosaïque. La mise au point par les verriers vénitiens de pâte de verre coloré a complètement transformé la technique de la mosaïque.

L’allègement du matériau (les tesselles ou smalts) permet des réalisations sur le plan vertical ou sur la voûte et les possibilités chromatiques du verre mettent à disposition tous les coloris.» (Technique de la mosaïque, Internet).

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Monuments

La basilique Saint-Vital (526-547) suscite l’admiration depuis toujours, par son architecture et surtout par ses somptueuses mosaïques. On peut les admirer partout, dans la chapelle absidiale, sur l’arc triomphal qui la sépare de la partie centrale, sur la voûte, les arcades, les panneaux latéraux, le pavement, sans oublier les chapiteaux sculptés des colonnes de marbre.

Juste à côté, le mausolée (vers 430) de l’impératrice romaine Galla Placidia, montre ses superbes mosaïques, les plus anciennes de Ravenne, aux riches couleurs bleu paon, vert musc, or et orange.

Deux baptistères retiennent l’attention: le baptistère des Orthodoxes ou de Néon est le plus ancien édifice de Ravenne, avec son superbe ensemble de mosaïques du Ve siècle et le baptistère des Ariens, construit par Théodoric, fin Ve siècle, près de l’église du Saint-Esprit (ex-cathédrale des ariens). De forme octogonale avec quatre absidioles, il possède une coupole décorée d’une imposante mosaïque.

Saint-Apollinaire Nuovo

La basilique Saint-Apollinaire Nuovo fait partie des plus grandes réalisations de l’art paléochrétien, construite entre 493 et 526 par Théodoric le Grand, à proximité de son palais, pour le culte arien. La basilique est ornée de splendides mosaïques polychromes, c’est une merveille indescriptible, qu’il faut voir.

Les murs de la nef centrale présentent trois zones bien distinctes de décoration: les mosaïques supérieures, médianes et inférieures. Le plafond plat est une splendeur. On n’en finit pas d’admirer cet ensemble unique au monde.

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D’autres découvertes

Ces édifices sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO avec la basilique Saint-Apollinaire in Classe, située en dehors de la ville. Mais il y a encore d’autres découvertes à faire à Ravenne: le tombeau de Dante et son théâtre (L’Express, 2 juin 2015), l’historique église Saint-Jean l’Évangéliste, la Torre Civica, l’église San Francesco dont la crypte est envahie par l’eau de la nappe phréatique, dans laquelle évoluent des poissons rouges.

Le Musée d’art de la ville se trouve près de la basilique de Santa Maria In Porto, avec le cheval du sculpteur Palladino. Devant la cathédrale, la piazza Duomo s’orne de la colonne (romaine) de la Vierge. Le Musée archiépiscopal contient une chapelle inscrite par l’UNESCO et une cathèdre en ivoire (VIe siècle).

À voir encore la Piazza del Popolo avec l’hôtel de ville et les colonnes des saints Apollinaire et Vital, la Porte commémorative de la libération de la ville par le 1er Corps canadien, et d’autres emplacements.

On peut gagner Ravenne en voiture ou, par avion, atterrir à Bologne, prendre le train pour Ravenne (80 minutes) et au retour visiter Bologne.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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