On dit qu’il faisait gris ce jour-là et que le temps était pluvieux. Mais en ce samedi du 17 avril 1982, le temps qu’il faisait ne pouvait être plus représentatif de la symbolique du moment. Cent quinze ans après la fondation du pays, plus d’une cinquantaine d’années en quête d’une formule d’amendement, le Canada se dotait formellement ce jour-là d’une nouvelle constitution rapatriée.
Voici le deuxième d’une série de trois articles sur le 40e anniversaire du rapatriement de la Constitution canadienne.
Le rêve de Pierre Elliott Trudeau
Le premier ministre Pierre Elliott Trudeau avait passé les quinze années antérieures de sa carrière politique à la recherche d’une entente constitutionnelle entre le gouvernement fédéral et les provinces.
Après toutes ces années semées d’embûches et d’échecs, il y était parvenu. Lors de la cérémonie de proclamation de la nouvelle Constitution, à laquelle assistait la reine Élisabeth II, le premier ministre Trudeau a pris la parole, résumant ainsi les bienfaits de la désormais loi suprême du pays :
«Nous disposerons désormais d’une charte qui définit le genre de pays dans lequel nous voulons vivre et garantit solennellement les droits et libertés qui sont rattachés au titre de citoyen ou citoyenne du Canada. Cette charte renforce les droits linguistiques des francophones hors Québec et des anglophones au Québec. Elle reconnaît notre réalité multiculturelle. Elle consacre l’égalité des femmes. Elle protège les droits des handicapés.»